Entretien Horvat/Koudelka

[Habib]

deux entretiens réalisés en 1987 entre les photographes Frank Horvat et Josef Koudelka
qui nous permettent de connaitre ou plutot de comprendre le rapport qu a J. Koudelka avec la photographie

http://www.horvatland.com/pages/entrevu ... -fr_fr.htm


et en cliquant sur l onglet orange Photographes en haut a gauche on trouve d autres entretiens avec d autres celebres photographes tels que Mc Cullin, Sarah Moon ou Sieff pour ne citer qu eux

Bonne lecture

[Lionel]

F. Horvat, c'est celui qui a dit il y a quelques années : "Aujourd'hui je ne vois aucun avantage au film par rapport au numérique... Sur le numérique, j'ai un point de vue un peu particulier et je suis en désaccord avec beaucoup de mes confrères. il y a une sorte de fétichisme de l'argentique..."

Bande de fétichistes !

[Habib]

c est lui meme

on a tous dit une belle connerie une fois

[Georgesh]

Intéressant, ce que dit Koudelka. Sur la façon d'utiliser ses yeux, son temps. Bien plus important que de parler matos. Comme si regarder, c'était déjà photographier, sans avoir besoin d'un medium.
Alexeï Titarenko réagit un peu de la même manière. Il transmet son vécu dans ses images, sans esbrouffe, sans effets de manches.

[Habib]

tres interessant meme

un mode de vie atypique en plus de ca
Horvat a du mal a le comprendre ou du moins a le suivre j ai l impression, ils ne pensent pas du tout de la meme facon

le deuxieme entretien est bien plus interessant

je retiens surtout cette phras
La répétition ne m'intéresse pas. Je ne veux pas arriver au point où je ne saurais pas comment continuer. C'est bien de se construire des limites, mais il faut, à un certain moment, savoir détruire sa propre construction.

[FScott]

Je met ton lien de côté pour l'instant Habib, mais je vous conseille aussi la série "Contacts" Produit par Arte, 3 séries de 11 épisodes me semble ou pendant 15 minutes un photographe présente quelques unes de ses planches contact. Pas mal du tout et vraiment de beau noms...

Vol. 1 : LA GRANDE TRADITION DU PHOTO-REPORTAGE

William Klein,
Henri Cartier-Bresson,
Raymond Depardon,
Josef Koudelka,
Edouard Boubat,
Elliott Erwitt,
Marc Riboud,
Helmut Newton,
Don McCullin,
Léonard Freed,
Mario Giacomelli

Vol. 2 : LE RENOUVEAU DE LA PHOTOGRAPHIE CONTEMPORAINE

Sophie Calle,
Nan Goldin,
Duane Michals,
Sarah Moon,
Nobuyoshi Araki,
Hiroshi Sugimoto,
Andreas Gursky,
Thomas Ruff,
Jeff Wall,
Lewis Baltz,
Jean-Marc Bustamante

Vol. 3 : LA PHOTOGRAPHIE CONCEPTUELLE

John Baldessari,
Bernd et Hilla Becher,
Chistian Boltanski,
Alain Fleischer,
John Hilliard,
Roni Horn,
Martin Parr,
Georges Rousse,
Thomas Struth,
Wolfgang Tillmans

ici


Désolé de mettre ça sur ton fil Habib

[janwalcjak]

Le "Contacts" de Koudelka est absolument mondial : de la musique, presque pas de paroles - quand on compare à celui de Depardon par exemple, il y a une sacrée différence...

[Habib]

super jan

j etais sur le point de faire remonter le sujet pour pas qu il tombe dans les abysses

et par la meme occasion je decouvre la serie contacts

merci

[ilford_X]

Contacts .... cette emission passait sur arte, au temps ou peu de gens s'intéressaient à cette chaine. De mémoire c'était vers 1992

[FScott]

Le "Contacts" de Koudelka est absolument mondial : de la musique, presque pas de paroles - quand on compare à celui de Depardon par exemple, il y a une sacrée différence...

C'est marrant parceque si je devais comparer les deux je dirai que c'est Depardon qui ma le plus marqué. Avec McCullin et bien sûr Erwitt.

Contacts .... cette emission passait sur arte, au temps ou peu de gens s'intéressaient à cette chaine. De mémoire c'était vers 1992

Après y'a eu un deuxième volet en 2004, je crois etle dernier en 2006,
La troiseme Serie est bien canon aussi, avec les semblables de Becher, Gursky et Struth

Mais, Sophie Calle m'en parlez pas si vous plait...

[ilford_X]

Oulà grosse méprise ja en fait le tout premier date de 1989 avec cette vidéo > lien

[janwalcjak]

Le "Contacts" de Koudelka est absolument mondial : de la musique, presque pas de paroles - quand on compare à celui de Depardon par exemple, il y a une sacrée différence...

C'est marrant parce que si je devais comparer les deux je dirai que c'est Depardon qui ma le plus marqué. Avec McCullin et bien sûr Erwitt.

Sur ce coup-là, Depardon m'est vraiment sorti par les trous de nez... J'aime beaucoup son travail, mais déjà un peu moins ses écrits. Dans la série des "Contacts", le sien est à la limite de l'incontinence verbale, c'est un flux ininterrompu de paroles (dont je ne dis pas qu'elles sont sans intérêt) qui a quelque chose d'effrayant (de dément). Après avoir lu le très intéressant lien d'Habib, il se confirme juste que mon tempérament me porte plus vers Koudelka, et qu'il est peut-être bien mon photographe préféré (même si d'autres noms me viennent, comme William Klein, Anders Pertersen ou Michael Ackerman). Depardon a un côté "bavard" que je ne retrouve pas (heureusement) dans ses photos.

[FScott]

Je comprends bien sûr, Mais je vois plutôt la chose comme une relation entre cause et effet...
En écoutent Depardon, je vois un homme presque aussi troublé que les gens qu'il photographie, d'ailleurs il le dit "Je me suis trouvé d'autres asiles ". La même chose pour Koudelka, le mal être est apparent dans l'interprétation du sujet... C'est aussi ce qui fait d'eux de grands photographes.
Mais justement je pense que Depardon cherche à extérioriser plus que Koudelka qui est d'après l'entretient que je viens de lire, très réservé
["Quand mon premier livre, celui sur les Gitans, a été publié, j'ai eu du mal à accepter l'idée que je ne pourrais plus choisir les gens à qui je montrerais mes photos"]
Et c'est ce qui les différencies, même si je ne peux pas m’empêcher de voir aussi des similitudes, je sais pas ce que tu en penses?
Et je pense aussi que c'est ce qui, nous, en tant que "spectateurs" nous différencie aussi, l'opinion est subjectif et la subjectivité est opinioné

[janwalcjak]

Je ne ressens pas vraiment de mal-être chez Koudelka ; c'est plus comme s'il était (dans le bon sens du terme) un marginal. Depardon, lui, me donne effectivement cette impression de mal-être, et je crois que c'est ce qui me déplait. Quelque part, il s'écoute trop. On a parfois l'impression que la photo est pour lui une thérapie.
Alors, réservé, Koudelka ? Je ne sais pas. Ce qui me frappe, c'est plus son détachement, ou à mieux dire son espèce d'autarcie ; il y a tout ce passage au début du premier entretien où il dit juste vouloir regarder, se moquer de comprendre, refuser qu'on lui dise ce qu'il y a à voir, ce qu'il faut voir. Il y a là quelque chose de très personnel, dont je comprends du coup qu'il ne veuille pas forcément le partager avec tout le monde, mais ça n'a rien à voir à mon sens avec l'espèce de narcissisme de Depardon (sa propension à se regarder le nombril, presque à geindre, ou en tout cas à se raconter). Je ne dis pas que Depardon agit toujours comme ça ; c'est juste cette part-là de son œuvre qui m'agace, parce que je ne vois pas ce qu'il y a d'intéressant là-dedans, et que je me méfie toujours de ce genre de "récits".
Au finale, c'est plus Koudelka qui "extériorise" à mon sens, parce qu'il a une démarche que je trouve beaucoup plus expressive. Expressive, mais pas bavarde, ou encore moins auto-centrée, et c'est bien pour ça que lui peut se passer de texte ou de parole. Pour moi, ses photos se suffisent (sans texte ni rien) ; je ne suis pas sûr que ce soit toujours le cas de celles de Depardon. Chez Koudelka, c'est comme s'il y avait une espèce d'inconscience heureuse, quelque chose de sciemment irréfléchi.

[Habib]

ce qui m'a le plus interpellé dans cet entretien, c'est que j ai l'impression que F. Horvat ne sait pas par quel bout prendre Koudelka
c'est comme si le mode de pensée de Koudelka lui échappait complètement par conséquent je trouve Horvat un peu désarçonné, troublé.

Koudelka, par sa liberté d'action, de pensée, sa façon de concevoir la photo qui ne tient pas compte de l'argent qu'elle peut, a pu ou pourra engendrer crée une frontière avec son dialoguiste.

j'ai l'impression de ne pas être très clair en me relisant, mais ce qui sort à la fin de cet entretien, est que Koudelka est une personne noble. c'est aussi pour ça que je trouve ce genre d'entretien intéressant car même si on fait passer des messages par les images, la vision de l'auteur reste une part très importante nécessaire.

[janwalcjak]

Disons que la teneur de l'entretien ne donne pas franchement envie d'approfondir ses connaissances d'Horvat... Il m'a semblé à moi aussi un peu (carrément) largué. Koudelka paraît d'une grande simplicité.