On se calme...
Refaire une discussion "
j'aime/j'aime pas la lomographie", comme le dit habib, c'est pas nouveau et on va tourner en rond...

L'info désirait juste attirer l'attention sur un anachronisme. Pas l'"
Anachronisme qualitatif" mais un autre AMHA plus intéressant et que sans doute l'on ressent surtout lorsque l'on est comme certains d'entre-nous, de la "
génération Polaroïd". Pour les plus jeunes, le Polaroïd est un support photographique parmi d'autres avec sa spécificité de rendu.
Le Polaroïd doit son succès à son "
immédiateté de résultat".

Même si ce dernier n'était déjà pas la panacée en terme de qualité et de coût (
mais sans aucun rapport avec le résultat beurk du film Impossible Project 
), il a eu son heure de gloire car il permettait en embarquant sa chimie de pouvoir offrir une "
image réelle" sitôt la prise de vue faite.
La deuxième qualité du système était la "
production sporadique". Cela surprend toujours les plus jeunes, mais les pellicules (
que l'on trouvait surtout en 12 et 24 poses, je parle bien entendu du 24x36 ! 
) demandait un certains temps au "
photographe de base" pour être exposée...

Suivant "
les évènements plus ou moins importants de la vie quotidienne", ces dernières pouvaient dormir plusieurs mois à l'intérieur de l'appareil avant de rejoindre le labo...
Dans ce cadre, le numérique a complètement écrasé à sa sortie le Polaroïd à qui le "
labo-minute" avait déjà fait beaucoup de mal (
il faudrait aussi parler des délais de développement, mais si je dis qu'on attendait parfois plusieurs semaines pour récupérer ses photos après avoir envoyé la pellicule par la poste, on va croire que je suis né avant-guerre... 
) dans les années 80.
Donc, au premier abord,
l'anachronisme est de revoir le Polaroïd comme moyen de tirage du numérique...
Comme je fais beaucoup d'efforts (
sans me faire cependant trop d'illusions... 
) pour ne pas systématiquement prendre mes joyeux congénères pour des imbéciles, en règle générale je m'efforce de comprendre leurs motivations... Une telle information me conduit à reconnaitre que ma réflexion sur la "
mort du Polaroïd" doit être passablement incomplète.
Ces dernières années, on voit fleurir des "
micro-imprimantes photos" (
dont une reprend le nom de la marque Polaroid !) fonctionnant sur piles et à trimballer partout avec soi.
C'est sur cette dimension qu'il me semble intéressant de re-cadrer l'annonce de la sortie de "
THE IMPOSSIBLE INSTANT LAB".
AMHA, la photographie avec smartphone est l'ultime avatar de la photographie numérique, son aboutissement certes logique, mais qui aussi en montre les limites et annonce peut-être un retour en arrière qui, je l'espère, prendra une autre forme que la Lomography...
Il est une dimension dont on parle peu dans l'opposition entre "
numérique" et "
argentique", c'est la
dématérialisation de l'image... La photographie au smartphone (
qui est d'une qualité déroutante... 
) est sans doute annonciateur d'un certain chamboulement dans le monde photographique. Il semble évident que les jours des "
compacts grand public" sont comptés : les possesseurs de téléphone vont hésiter à investir dans un second appareil encombrant si le premier leur donne accès à un résultat comparable...
Si l'on regarde devant, l'avenir de la photographie semble bien noir...

Pas seulement en argentique avec la disparition des pellicules et dans cette annonce qui ne me concerne pas (
je n'ai même pas de portable pour téléphoner... 
) je préfère voir un "
sursaut" qui va peut-être permettre à la photographie telle que je la connais de durer un peu plus longtemps...
Une dématérialisation à outrance du support (
on va finir par redemander à avoir quelque chose à glisser dans son portefeuille ! 
) ou de l'objet (
9 fois sur dix lorsque l'on manipule nos vieux clous il n'y a pas de pellicule dedans... 
) est peut-être
un cap que l'on se refusera de franchir en matière de photographie...
NB et petit H.S. : sur la conservation de l'image sur pellicule et la trichromie. Donner des informations parcellaires conduit la plupart du temps à des contre-sens. Voilà à quoi ressemble la pellicule en question :
Il s'agit de la
récupération numérique des canaux RVB des images couleurs (
rien à voir avec la trichromie photographique...) stockée sur un support spécifique qui bien qu'il soit une "
pellicule argentique" n'est
absolument pas un film destiné à la prise de vue mais au flashage : (
scanner inversé ! 
).
Complément d'info :
http://www.sbcine.be/?cat=147&lang=fr