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Didier Lefèvre, regard perdu
Mort du photographe bourlingueur qui a collaboré à «Libé»
Par Jean-Pierre Perrin
LIBERATION.FR : mardi 30 janvier 2007
Quand on lui demandait: «C’est quoi, une bonne photo?», il disait: «Je ne sais pas. Je cherche.» Didier Lefèvre était tant pèlerin que photographe, cheminant là où sa boussole intérieure le conduisait, même si l’actualité n’y était guère saillante, ce qui lui valait de publier peu, beaucoup trop peu.
Décédé à l’âge de 50 ans d’une crise cardiaque, il était encore passé lundi après-midi à Libération, l’un de ses ports d’attache, pour lequel il avait couvert notamment plusieurs conflits, dont les guerres d’Afghanistan. C’est d’ailleurs ce pays, auquel il était attaché au-delà du raisonnable, qui l’avait converti pour toujours à la photographie, lui faisant abandonner un confortable emploi de pharmacien.
En 1986, il y accompagne une mission de MSF qui s’aventure aux confins du pays.
A bout de pellicule, il en revient seul, abandonné par son escorte de moudjahidin, s’égare, manque périr d’épuisement dans un col terrifiant de l’Indu Kush, prend tout de même l’ultime cliché de ce qui doit bientôt devenir son cadavre. Finalement, il s’en sort mais c’est pour être sequestré, rançonné. Il parvient malgré tout à sauver ses 4 000 clichés, dont… six seulement seront publiés. Pour ce photographe discret, trop sans doute au regard d’une profession cédant beaucoup à l’esbroufe, il n’y aura jamais de consécration – que d’ailleurs il ne cherchait guère. Mais elle viendra curieusement par la bande dessinée, grâce à Emmanuel Guibert qui, mêlant les photos et planches contact du journaliste à ses propres dessins, fera de l’odyssée du journaliste une saga mi-reportage mi-quête métaphysique, en trois albums, baptisée le Photographe (éditions Dupuis). Les prix s’accumulent, y compris encore au dernier festival d’Angoulême. Etrange succès pour ce photographe aux pieds nus devenu héros malgré lui mais en permanence à la recherche de débouchés pour ses clichés. Ces dernières années, souvent sur ses propres deniers, il travaillait sur des sujets «en profondeur», comme la condition paysanne dans les ex-Républiques de l’Est.
A ses collègues, outre ses qualités professionnelles, il laisse l’image d’un ami de voyage incomparable, toujours attentif. Libération se joint à la tristesse de sa compagne et de ses deux enfants.
Le style très particulier de l' article de Libé me fait penser à l' ouvrage de Maspéro, l' ombre d' une photographe, Gerda Taro.
Comment un mythe se construit , le photographe aux pieds nus...
ah ben zut !!!!
ça me fait quelque chose.
en septembre dernier lorque j'ai changé de boulot, mais anciens collègues m'ont offert, entre autres, les 3 albums BD que j'ai dévorés en 2 soirées.... cette BD est génial, le récit renvoie aux superbes reportages sur l'afghanistan des années 80 (et donc la guerre) et tous les bourlingueurs qui s'y sont retrouvés.
et puis effectivement, 50 ans c'est jeune.
je suis passé complètement à côté de l'info (je vais de moins en moins sur le site de Libé).
Arnaud a écrit :(je crois que le 3ème lien donné n'a rien à voir...)
Heu si c'est (pardon : c'était) son site justement.
Corrigé
Bizarre : le site images&co le fait naître en 1957, alors que le site free.fr indique une date de naissance en décembre 58 ; et les cv de ces deux personnes n'ont pas grand-chose en commun ; àmha, y'a confusion.
Je plussoie Arnaud. Je pense aussi qu'il s'agit d'un homonyme. Les portraits ne se ressemblent guère, ils ne sont pas né la même année, et tandis que l'un est un baroudeur l'autre est animateur dans un club photo. L'éventuel "faux" a quand même de la bouteille et a accés à des personalités, dispose de laisser passer pour l'inauguration de la ligne tgv, jusqu'à pouvoir monter dans la rame tgv officielle et photographier la tribune des huiles de face.
Papouleu a écrit :Je plussoie Arnaud. Je pense aussi qu'il s'agit d'un homonyme. Les portraits ne se ressemblent guère, ils ne sont pas né la même année, et tandis que l'un est un baroudeur l'autre est animateur dans un club photo. L'éventuel "faux" a quand même de la bouteille et a accés à des personalités, dispose de laisser passer pour l'inauguration de la ligne tgv, jusqu'à pouvoir monter dans la rame tgv officielle et photographier la tribune des huiles de face.
Hum hum, en regardant mieux vous devez avoir raison. Le site du "vrai-faux" je le connaissais depuis un certain temps, sans avoir imaginé qu'il pouvait y en avoir deux, photographes, presque du même age. Bon, j'espère qu'il se porte comme un charme et me pardonnera cette méprise un peu macabre si le hasard la porte a sa connaissance !
Je retire le lien.