Fujicator a écrit :Merci pour ces photos, je suis un fan absolu des zombies et de ce qu'il représentent comme objet de transgression dans une société qui nie la mort.
Effectivement, et ça ne va pas s'arranger. Pour prendre un exemple terre à terre, la vente de poulets ou de lapins est en chute libre depuis quelques années parce qu'on ne veut plus voir ce que l'on mange, on ne veut plus accepter la vision d'un cadavre d'animal. Dans le même temps, les préparations industrielles "au poulet" ou "au lapin" voient leurs ventes monter en flèche.
Pour revenir à l'humain, on ne veille plus les morts. Mais au-delà de la négation de la mort elle-même, on refuse de regarder en face la maladie, la décrépitude physique de la vieillesse. Dans un monde où la religion a beaucoup perdu de son influence, curieusement on est beaucoup plus pudibonds sur la nudité, le corps et l'âge.
Reconnaître la mort c'est aussi accepter que tout a une fin ; or reconnaître cela n'est pas viable économiquement. C'est pourquoi on vante les mérites des produits merveilleux que l'on pourra toujours acquérir, c'est pourquoi on n'envisage l'avenir que comme une croissance sans fin des besoins et de la propriété, c'est pourquoi enfin on ne veut pas admettre l'idée de décroissance - concept qui intuitivement peut être rattaché à la vieillesse et par conséquence à l'acheminement vers la fin, la mort.
D'ailleurs on ne dit presque plus dans les médias qu'untel est mort, mais plutôt qu'il nous a quittés, qu'il a disparu (on se demande bien où), qu'il n'a plus pu lutter contre une "longue maladie". Même nommer les maladies est devenu tabou : le cancer n'a pas bonne presse ; on l'a rebaptisé tumeur, on parle d'oncologie, c'est plus politiquement correct...
Désolé du hors-sujet, mais après tout, parler de la mort sur un fil consacré aux zombies et rebondir sur l'excellente remarque de Fuji, pourquoi pas...