si non, dépéchez-vous, elle est prolongée que jusqu'au 3 mars 2007 !! (attention, un peu de queue à prévoire

je vous posterai un petit compte rendu d'ici peu, mais je ne voudrai pas vous influencer !
(petit lien vers le portail culture de Paris !)
la fin est un peu trop "envolée lyrique à mon gout, mais bon, je l'ai rendu comme ça à ma prof, donc... !!La mairie de Paris nous offre encore une fois de plus une exposition gratuite dans la salle saint Jean. C’est donc dans ce grand espace que se dessine cet accrochage plutôt hétéroclite de clichés plus ou moins célèbre du photographe populaire Robert Doisneau. Une entrée avec l’inévitable boutique souvenir nous prépare à cette boucle dans l’univers visuel, mais aussi sonore de l’artiste. Un court mot de monsieur le maire nous ouvre l’appétit, mais c’est presque à la dérobé que l’on entre dans cet univers…monochrome. Un flot gris de touristes plus ou moins avertis se faufilent dans les méandre d’un immense dégradé, de gris par ici, blanc sale là et noir délavé au fond. Malgré la hauteur de la pièce, le plafond semble pensant comme un ciel orageux de fin d’après midi estivale.
Les clichés magnifiques se souillent les uns les autres, tout n’est que nuance fade d’une même couleur même pas mise en valeur. Les cadres minimalistes auraient pu mettre au centre de l’intérêt l’art, mais ici, c’est le nombre qui a été privilégié. Les clichés s’entassent jusqu'à arriver au paroxysme de cette parodie d’accrochelurette : des montages, certains du photographes et d’autres pas qui s’exposent comme des mastodontes énormes s’affalant morts de fatigue, relégués au fond de la scène.
Un escalier tout aussi massif nous fait prendre de la hauteur pour contempler cette masse fourmillante d’âmes tout aussi grises que l’ambiance venu chercher des pépites fadasse d’un art présenté au poids, nous volant ce privilège égoïste d’un tête à tête avec l’Œuvre et la Sensibilité. Trois mots de l’auteur, comme en excuse d’un espoir déçu. On ne se souvient même pas d’avoir entendu ses mots, avoir entendu l’Artiste, mêlé dans le brouhaha visuel et sonore.
Les œuvres sont si nombreuses qu’a peine la Sensibilité arrive à notre cœur, elle est immédiatement chassé par une autre image, stigmate de la société de consommation visuelle d’aujourd’hui. Apparemment il faut faire du nombre pour attirer, visiblement il est grand temps de rallumer les étoiles. On passe d’une image à l’autre comme on feuilletterai les pages d’un livre à la va-vite. D’ailleurs pourquoi se déplacer ? puisque même les livres vendus à la sortie nous montrent plus d’images du photographe qu’il n’y en a d’exposée. Impossible de voir dans cet amas de tas, des tas par genre, même pas chronologiques mais par lieux. Il est donc impossible de voir la progression artistique d’un auteur et d’une ville, ce qui est le principal enjeu de l’œuvre d’un artiste ayant donné sa vie à la magnificence d’un seul sujet. On arriverai même à rejeter la faute sur l’Artiste qui semble faire du sur place dans ça quête artistique. Même ses propres commentaires nous poussent à le rejeter : « je choisi un cadre, et ensuite j’attend. J’attends qu’il se passe des choses, mais des fois il ne se passe rien. » Quelle passivité face à l’Œuvre ! Quel autodénigrement de son travail ! Ainsi il n’est même plus le vecteur magnifiant la réalité, mais simplement un objet dont l’heureux hasard a voulu que le fruit plaise aux bonnes gens. Voilà qui va bousculer dans les chaumières ; qui va faire réfléchir plus d’un encravaté ! Doisneau, le maître de l’instant décisif ? traîné dans la boue par les amoureux qui ne prennent même plus la peine de se bécoter sur les bancs publics mais prennent deux secondes d’oublie à la sortie du métro, pris dans la masse, pris dans la nasse… et qui dans un dernier sursaut d’orgueil attaquent le Maître, intronisé par les ignares, derrières les tribunaux pour essayer de grignoter quelques miettes du gâteau. Même celui-ci sur son trône de bric et de broc populaire l’avoue : « Le monde que j’essayais de montrer était un monde où je me serais senti bien, où les gens seraient aimables, où je trouverai la tendresse que je souhaite recevoir. Mes photos étaient comme une preuve que ce monde peut exister » . Égoïste, ce n’est qu’un égoïste ! Votre Vorbild n’est qu’un égoïste, cherchant en apposant le sceau de sa sensibilité artistique dans un dernier acte désespéré, à échapper à la puanteur de votre ignorance, de votre monde poisseux construit à grand renfort de présomption. La fadeur de l’autocongratulation des ignorants face à un art dont ils n’entrent aperçoivent même pas l’esquisse laisserai presque vierge de toute contemplation le seul joyaux de ce lieux, l’éphémère de cette grâce d’in instant, capturé par l’œil compatissant de la voir instantanément s’évanouir, aussitôt mise au monde, aussitôt éclose, aussitôt évanouie dans la puanteur remontant de ces ruelles crasseuses.
Tout le monde savait que c'était impossible. Il est venu un imbécile que ne le savait pas et qui l'a fait. [M. Pagnol] .En effet, tout le monde pensait que c’était impossible, impossible de voir la grâce pour certains snobes, impossible de la voir ici pour certains aux rêves déchus, impossible de voir pour les désillusionnés, impossible de la capturer pour les rêveurs, impossible de la matérialiser pour les cartésiens, impossible pour les inaventureux… mais un imbécile la capturée et un autre a contemplé la Nuit, la beauté de la simplicité lorsqu’on lui montrait la Lune. D’abord elle n’a laissé qu’une caresse ineffable. Puis comme le thé qui délite lentement ses arômes dans la tasse en terre, ce son alors imperceptible dans le brouhaha s’est développé crescendo, devenant de plus en plus présent, de plus en plus fort, de plus en plus assourdissant, de plus en plus évident. C’est sur le bord du Pont Neuf, sans son amant (!) mais avec l’Omniscient capturé que Juliette Binoche transcende les sels d’argents. La robe, tout aussi simple que sa grâce qu’elle incarne l’instant d’un éphémère. Aussi limpide que puissante, cette pureté, fleure magnifique qu’il serait présomptueux de vouloir effleuré des nos gros doigt gourds du travails accomplis depuis des siècles, ces mots qui ne font qu’esquisser le magique de cette rencontre. Le regard haut telle une funambule exquise qui avance, entre la bassesse et la crasse, vers un avant prometteur. Il a raison, Doisneau, l’eau ne passera plus sous le pont, elle l’a figée, cette Terpsichore figée. Rien ne sera plus comme avant, et cette légère brume claire ne pourra plus quitter mes yeux, de peur de trop les abîmer, voilée par cet instant de Beauté. Les mots seraient trop lourds, et seul l’ineffable peut suffire à décrire ce bout de Vérité figée à jamais, comme les reflets de la Seine qui ne pourront plus jamais danser, emprisonnés dans leur carcan de sels d’argents pour l’éternité.
Le regard se délecte de ces courbes si gracieuses pour sombrer peu à peu dans une transe, une évanescence de tout sens réel, hypnotisé par ce pas qui ne termine jamais, capturé au paroxysme de la légèreté, le corps fait plume.
«Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur […].
On se sent si riche qu'il vous vient l'envie de partager avec les autres une trop grande jubilation […].
Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux.
Peut-être à cause de leur rareté.
Un centième de seconde par-ci,
un centième de seconde par-là mis bout à bout,
cela ne fait jamais qu'une, deux, trois secondes chipées à l'éternité. »
[Robert Doisneau]
Ainsi, on ne retiendra que l’acte désespéré, tentant chaque jour de s’accrocher un peu plus à un rêve, tentant dans une grâce artistique à se créer son paradis artificiel fait d’œuvres et de sentiments, mais malheureusement, ce rêve si volatil c’est enfuit lorsqu’on a voulu l’accrocher, l’exposer outrageusement au yeux des désillusionnés pour tenter une dernière fois de les faire sombrer dans le rêve.
Etienne BOISSEAU
Photographie commentée : Juliette Binoche vers le Pont Neuf [5 août 1991]
http://www.argentic.fr/productdetails-2340.html
... il n'y a surement pas que du faux là dedans ^^Georgesh a écrit : Qu' on ait vingt ans,[...]
Quand on est con, on est con "