
Comme promis, je profite de la livraison aujourd'hui de mon nouveau Fujica STX-1N pour faire un petit topo sur ce boitier.

Un peu d'histoire pour commencer...
A la fin des années 70, afin de promouvoir l'usage de sa nouvelle monture en baïonnette (les fujinon X), Fujica se base sur le ST705 pour lancer un petit reflex d'entrée de gamme, le STX-1.
Cet appareil entièrement mécanique est doté d'un obturateur mécanique offrant des vitesses du 1/700ème à la demi-seconde et d'une pose B qui fonctionne avec un déclencheur souple. Le boitier est aussi doté d'un retardateur, d'un système de verrouillage ainsi que d'un testeur de profondeur de champ. Ce boitier est aussi équipé d'une cellule TTL au silicium très simple mais efficace alimentée par deux piles bouton SR44. La mesure est donnée par une aiguille qui apparait sur le coté droit du viseur.
Ce boitier est livré avec le très bon fujinon 50mm 1,9 FM et sera commercialisé en Allemagne rebadgé en Porst.
L'appareil connait très vite un vif succès, mais pour faire face à la concurrence acharnée de l'époque, Fuji décide de revoir sa copie en 1982 en créant le STX-1N.
Le Fujica STX-1N se veut plus compact avec un capot redessiné sinon la mécanique reste la même. Le "N" de son nom marque la seule vraie évolution du modèle; les indications de la cellule n'apparaissent plus par le biais d'une aiguille dans le viseur mais par un système de LED. Pour avoir la bonne ouverture ou la bonne vitesse (selon la priorité que l'on veut donner) on tourne soit le diaph soit la bague des vitesses pour allumer la LED verte au centre de la colonne sans que les rouge du haut (surexposition) ou du bas (sous-exposition) s'allument.
Les Fujica STX connaitront encore une évolution avec le STX-2 qui est une version semi-automatique du boitier mais toujours entièrement mécanique. (On en parle plus bas).
Au niveau des objectifs fuji X on distingue deux familles, les Fujinon qui sont en alu et de conception plus poussée, certains disposent du traitement EBC (electron beam coating : superposition de 11 couches de traitement sur les lentilles) et le Fujinar qui eux sont plus simples et constitués de plus de plastique.
Voici la liste des fujinon X : https://en.wikipedia.org/wiki/Fujica_X-mount

















Voilà donc pour la technique, à présent ma petite histoire avec ce boitier.
Nous sommes en 1995, je fais partie d'une association humanitaire qui organise des vide greniers et d'autres événements pour apporter une aide humanitaire et logistique à des villages isolés en Roumanie. Au printemps 1995, nous organisons un énorme vide grenier. A l'époque je ne fait pas encore de photo et je ne sais même pas ce qu'un un reflex, mes voyages scolaires et autres je les ai fait avec des appareils compacts sans me poser de questions. Dans ce vide grenier je suis chargé de rassembler et de vendre les livres, je les empile les organise avec soin et je prends plaisir à les vendre. Entre deux tris alors que le public n'est pas encore entré, je fais une pause pendant qu'un autre membre de l'association prend le relais. En me baladant, je découvre un coffret contenant un appareil photo et trois objectif, séduit par l'aspect "pro" de ce matériel, je décide de l'acheter en utilisant mon droit de préemption.

C'est alors que commence pour moi deux années de pur plaisir, cet appareil me suit partout au travail dans mes voyages. Simple sans fioriture, il a été l’appareil qui m'a permis de comprendre les bases de la photo, un vrai appareil école qui en plus me donne beaucoup de plaisir. En 1999, arrivé à la fin de mes études, je suis obligé de faire mon service militaire et je choisis un service civil dans un établissement accueillant des enfants handicapés là où je travaille encore aujourd'hui d'ailleurs... A cette époque je me souviens que je photographiais mes collègues en réunion, les gamins dans la cour, toujours avec mon Fujica ! Quelques année plus tard, un sombre jour d'automne 2002, mon fidèle appareil est détruit suite à une bousculade qui le fait tomber sur le pavé d'une ville du coin. Ce n'est qu'en 2007 que je réussis à en retrouver un grâce à mon frère qui s'est inscrit sur Ebay avant moi. 2008 je m'inscris sur le forum avec ce second fujica (mon pseudo lui rend hommage), un SRT 303, et le kiev offert par mon oncle ukrainien et la folie commence jusqu'en 2015 où je guéris enfin de ma crackatomanie grâce entre autres au grand format.

Par la suite je rachèterai pas moins de cinq autres boitiers dont deux sont en balade autour de la planète... J'en ai aussi revendu pas mal !
Celui que j'ai reçu aujourd'hui est très spécial.

Trouvé pour 40 euros frais de port inclus, le vendeur me l'a envoyé dans un paquet qui me fait penser qu'il a du décrocher une mention très bien pour son diplôme de fin d'étude à la Mael's School of advanced packaging !


Son 50mm 1,9 est comme neuf, le traitement est en superbe état, il a été protégé par un filtre. Le couvercle du compartiment des piles est blanc au lieu d'être jaune sale comme sur tous mes autres STX-1 ou 1N. Il est livré avec sa courroie d'origine.
Aujourd'hui je dispose d'un parc de plusieurs objectifs en monture X, j'ai bien sûr 3-4 versions du 50mm 1,9 d'origine du boitier, un grand angle sans marque sur bague tamron, un zoom fujica qui est sur mon lieu de travail sur un STX-1 et de trois objectifs fujinar DM : le 28mm 2,8 - le 55mm 1,6 réputé assez mou - et surtout l'excellent 135mm 2,8. Ces objectifs fujinar sans prétentions me suffisent pour un usage quotidien et de toute façon j'ai des fujinon EBC sur mon ST80.

Voilà, c'était un peu long et encore j'ai résumé grandement... Le STX-1N c'est mon appareil de cœur, mon premier reflex, celui qui me redonne envie de faire de la photo quand je suis démotivé, celui qui ne me lâche jamais sauf quand moi je le lâche sur le pavé.

Celui-ci sera sans doute mon dernier, il est magnifique, comme neuf ! Je vais le bichonner et toujours le porter avec sa sangle. Et bien sûr une fois de plus pas besoin de vous le redire, celui-là ne partira pas en balade dans le monde !
Demain je lui met des mousses neuves avec soin et je le charge pour faire une balade en C41...
