Leica M2 relaqué Cobalt

[tonylillo]

Leica M2 relaqué en Cérakote série H Cobalt Finition Satin (je n'ai pas gérer sur celui ci le démontage et le remontage, juste sablage, peinture)

[Mael]

Dommage que l'impact sur la façade a gauche sous le levier d'armement n'ait pas été redressée. C'est du laiton ça se travaille pas trop mal.

[milpin]

Cela tombait dans une zone courbée. Je n'ai pas encore créer de gabarit pour redresser les boitiers....bientôt ce sera effectivement systématiquement corrigé. C'est un galop d'essai réalisé sur un M2 donné pour mort. Je suis plutôt content du résultat même s'il garde une petite trace de sa vie antérieure !

[Mael]

Un gabarit ? Pour quoi faire ? Il faut repousser l'enfoncement depuis l'intérieur, en frottant avec un morceau de bois arrondi au bout, la courbe extérieure du boitier étant en appui sur une surface lisse et plane. On frotte, Il ne faut pas taper, sous peine d'allonger la tôle. C'est un conseil de 11ans d'expérience de chaudronnier aéronautique.

[tonylillo]

Un gabarit ? Pour quoi faire ? Il faut repousser l'enfoncement depuis l'intérieur, en frottant avec un morceau de bois arrondi au bout, la courbe extérieure du boitier étant en appui sur une surface lisse et plane. On frotte, Il ne faut pas taper, sous peine d'allonger la tôle. C'est un conseil de 11ans d'expérience de chaudronnier aéronautique.

Pour redresser les renfoncements vous conseillez de frotter plutot que de tapoter ? cela m'interesse pour mes canon P, si vous avez une petite vidéo je suis preneur. merci

[Mael]

Plus une tôle est fine, plus elle s'allonge facilement. Si on tape on allonge trop, dans ces épaisseurs on ne maîtrise rien en tapant, et après c'est mort, car on ne peut pas rétreindre la tôle.

On appuie sur la bosse, avec un morceau de bois que l'on peut façonner à l'extrémité suivant notre convenance ou la place disponible, souvent en arrondi.

On appuie donc gentiment sur la bosse et autour, en croix, ou en tournant, ou les deux, ça dépends de comment réagit le métal. Mais derrière il faut un plan d'appui sans défaut pour ne pas marquer nôtre tôle ou notre pièce. Ce peut être une plaque d'acier, cependant il restera toujours une petite vague, car pour repousser complètement la bosse il faut aller plus loin que le plan d'origine, mais pas trop car sinon on a une bosse dans l'autre sens.

On peut utiliser au final du bois dur à la place de la plaque en acier pour finir de repousser.

Je ne peux pas faire de video, mais il est possible et à peu de frais, de s'entraîner sur une plaque de laiton dans des épaisseurs fines pour "sentir" comment le métal réagit, et mettre en place son process. C'est très différent suivant que l'on utilise de l'acier (le plus facile) en passant par l'inox le laiton ou le plus ingrat, l'aluminium.

Évidemment on ne pourra repousser que des micro-bosses comme ce Leica M2, si c'est trop enfoncé c'est cuit, on aura des vagues dues à l'allongement.

[tonylillo]

Plus une tôle est fine, plus elle s'allonge facilement. Si on tape on allonge trop, et après c'est mort, car on ne peut pas rétreindre la tôle.

On appuie sur la bosse, avec un morceau de bois que l'on peut façonner à l'extrémité suivant notre convenance ou la place disponible, souvent en arrondi.

On appuie donc gentiment sur la bosse et autour, en croix, ou en tournant, ou les deux, ça dépends de comment réagit le métal. Mais derrière il faut un plan d'appui sans défaut pour ne pas marquer nôtre tôle ou notre pièce. Ce peut être une plaque d'acier, cependant il restera toujours une petite vague, car pour repousser complètement la bosse il faut aller plus loin que le plan d'origine, mais pas trop car sinon on a une bosse dans l'autre sens.

On peut utiliser au final du bois dur à la place de la plaque en acier pour finir de repousser.

Je ne peux pas faire de video, mais il est possible et à peu de frais, de s'entraîner sur une plaque de laiton dans des épaisseurs fines pour "sentir" comment le métal réagit, et mettre en place son process. C'est très différent suivant que l'on utilise de l'acier (le plus facile) en passant par l'inox le laiton ou le plus ingrat, l'aluminium.

Évidemment on ne pourra repousser que des micro-bosses comme ce Leica M2, si c'est trop enfoncé c'est cuit, on aura des vagues dues à l'allongement.

Merci

[Mael]

On peut aussi remplir certains défauts avec de la brasure d'argent, c'est ce que je faisais sur certains boitiers où l'on ne pouvait pas repousser derrière. essentiellement dans les coins, les arrêtes vives. Attention ça chauffe et ça déforme aussi.

Un exemple d'un M3 que j'avais décabossé sur le dessus après déchromage (désolé je ne retrouve pas de photos du "avant" dans mes archives) et microbillé pour enfin être rechromé en sous-traitance. On peut voir que ce n'est pas parfait, la tôle fait un léger creux, mais je n'ai pas pu faire mieux.

Néanmoins le résultat était plutôt satisfaisant

[milpin]

Merci Maël de toutes ces précisions et explications...je vais my atteler et essayer sur les prochains!

[salukawak]

.......... C'est un conseil de 11ans d'expérience de chaudronnier aéronautique.

Sincères remerciements pour ces précisions plus qu'utiles .... mais bon , faut pas rêver , une telle pratique/expérience donne un savoir faire qui ne s'invente pas et les petites mains du bricolo du dimanche que je suis n'atteindrons jamais les oeuvres d'ART d'un professionnel de la chose .

Cordialement

[patrickJJ]

Superbes explications de pro,
j'ai décabossé un toit de MX avec justement un morceau de bois ( au feeling)
dessous un tapis de mousse noire dense et épaisse pour pas marquer le dessus du prisme.
On voit un peu les défauts.
La prochaine fois je suivrai la recette à la lettre.
Pjj

[Guile]

Ou un peu de mastic appliqué en très fine couches puis poncé en appliquant la règle des 100.

[tonylillo]

Ou un peu de mastic appliqué en très fine couches puis poncé en appliquant la règle des 100.

regles des 100 ?

[Oriu]

C'est sur l'évolution de la granulométrie des papiers de ponçage, c'est d'être a peut avec près une granulométrie d'environ 100 en plus quand on affine le ponçage exemple: 220->320.
Je trouve cette méthode un peu restrictive pour les papiers les plus fins (>800)

[tonylillo]

C'est sur l'évolution de la granulométrie des papiers de ponçage, c'est d'être a peut avec près une granulométrie d'environ 100 en plus quand on affine le ponçage exemple: 220->320.
Je trouve cette méthode un peu restrictive pour les papiers les plus fins (>800)

Merci

[Oriu]

Pour compléter voici un tableau qui donne la taille des grains d'abrasifs en fonction du chiffre affiché sur le dos du papier https://www.outils-professionnels.com/G10019.html
le rendu et l'efficacité change si on ponce à sec ou à l'eau.
j'ai fait pas mal de polissage dans ma vie professionnelle, mais uniquement des polissages métallographiques, destinés à préparer les métaux pour une observation au microscope optique, au MEB et à la Microsonde de Casting

[Mael]

Sachant que si le but est d'appliquer un apprêt industriel métal lambda type wash primer ou epoxy un simple ponçage au 240 fait l'affaire. Sur de petites pièces fines on peut descendre au 600 à sec. Fini le temps où on y allait au 800 à l'eau...

[Oriu]

Surtout qu'au niveau de l'accroche un poli miroir est plutôt défavorable, c'est le contraire d'un micro-sablage

[Mael]

Mon vendeur de peinture m'a beaucoup appris : sur un apprêt "frais" (- de 6 mois) on peut mettre une teinte directement sans reponcer. C'est l'accrochage chimique. Évidemment si il y a des défauts ça va pas le faire, mais en industriel l'aspect esthétique est parfois secondaire. Et si l'apprêt est vieux ou qu'il y a des défauts ponçage obligatoire afin d'obtenir un accrochage mécanique.

Il y a un siècle, les belles peintures miroir noires (Leica II et III par exemple) étaient des peintures cellulosique à base de pigments de tourbières. Celles-ci se trouvaient majoritairement en Russie. (On se demande bien pourquoi à un moment donné les Leica sont devenus chromés).

Je n'ai jamais réussi à trouver une peinture de ce type, apparemment elles existent encore, et sont fort chères (d'après Henry Scherer le gars du site des Contax).

J'aurais bien aimé essayer, et surtout les appliquer comme avant les années 30 où le pistolet à peinture n'existait pas dans l'industrie. Les éléments étaient peints au pinceau, puis poncés, puis repeints, etc. et polis miroir à la main au final.

Sur les vieux Leica et les premiers Contax les lettres et les chiffres sont gravés dans l'épaisseur de la peinture, pas dans le métal, ça ne va pas aussi loin, et ensuite rempli avec une peinture métal, et poli au final pour avoir un revêtement parfaitement lisse et "flush". Il y a un effet de profondeur splendide.

[Benjamin]

J'ignorais et n'imaginais pas tout ce travail sur les premiers Leica, rien que pour la peinture et la gravure. Merci Mael.
Tu m'étonnes qu'ils valaient une fortune ces appareils !