Week-end à Paris

[Nicolas (désinscrit)]

Ça faisait longtemps que je n'y étais pas allé : ah, Paris !

Alors voilà une petite série 98% touristique, 2% photographique... et 100% argentique, bien entendu !



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Qu'en pensez-vous ?

[Juju_94]

Bravo il y a du très bon là-dedans !

mes préférées : la 1 (en moins contrastée)
la 3 : avec le bas débouché
la 5 : parfaite comme telle.

Les autres sont bien sympa aussi, un très beau rendu quand les blancs ne sont pas cramés.

De la tri X dans du rodinal ?

[Nicolas (désinscrit)]

De la FP4 dans de l'ID-11 !
Merci Juju...

C'est vrai que mes blancs sont souvent cramés, mais quoi ? Quand il fait super beau, il fait super beau, aussi...

[Juju_94]

Tiens ! violent pour de la fp4 ?! tu as poussé le développement ?

[Nicolas (désinscrit)]

Non non : je ne pousse jamais... comme je dis à ma fille : "c'est pas bien, de pousser !"

[NeGbLaN]

Quelques impressions :
. sur la troisième, c'est un peu too much non le masquage sur l'enfant qui court au centre ?!
. en quatre, j'aime bien la vision graphique que tu donnes, avec cet enchevêtrement de lignes verticales du premier au dernier plan. Même chose pour la dixième d'ailleurs, où là on trouve des échos de proche en proche entre les ronds et et les lignes droites.

[zacharie]

Photos sur Paris, pas facile, tellement on a en tête les grands anciens (mon préféré, l'immense Eugène...) mais c'est pas une raison pour ne pas essayer, et tu t'en sors pas mal !

Mes préférées sont celles qui justement n'évoquent pas ces références : la petite fille dans la cour (la Sorbonne ?), la mosaïque (mais j'aurais aimé plus de PDC) et le passage pour lumière et contrastes. Cette dernière aurait mérité meilleure mise en valeur des personnages, lointains et de dos.

[Nicolas (désinscrit)]

Quelques impressions :
. sur la troisième, c'est un peu too much non le masquage sur l'enfant qui court au centre ?!

Y a pas de masquage, aucune photo n'est retouchée : c'est du scan de négatif. Seulement sur cette photo, j'ai plié le néga en le retirant de la spire, et il se trouve que le pli s'est trouvé pile sur l'enfant. Du coup, ça le met en lumière... "artificielle"...

Mes préférées sont celles qui justement n'évoquent pas ces références : la petite fille dans la cour (la Sorbonne ?)

La galerie du Louvre, devant une grande vitre ?


Quant aux références... vaste débat ! Je n'ai en tout cas aucune référence en tête lorsque je déclenche. Mais on est certes tous des éponges à références esthétiques... Ceci dit, ma culture photo est quasi nulle, donc je pense avoir un minimum de spontanéité... et du coup pas trop de complexes.

[clément RENARD]

J'en retiendrais deux, c'est normal puisqu'on est dans le voyage à 2% photographique.

La 2: j'aime bien l'idée de la personne décentrée qui laisse voir l'immensité de la place (quelle focale?). Cela donne l'impression d'une vue subjective. De plus la lumière est très belle.

La 9: j'aime bien cette composition, avec une belle matière sur les passages piétons, et cette étoile dans le pare brise. La toile de fond fait penser au vieux Paris de Ronis.

Bravo.

[zacharie]

Ceci dit, ma culture photo est quasi nulle, donc je pense avoir un minimum de spontanéité... et du coup pas trop de complexes.

Bon, je suis mal placé pour tenir un discours moralisateur sur la culture après ma bourde sur la galerie du Louvre... Enfin non, ça tombe bien, ça relativise et même justifie la suite !

Loin de moi l'idée de te faire reproche de ce manque de culture... La culture photographique n'est pas enseignée à l'école, ou peu, ou mal, et il n'existe plus de revue de photo digne de ce nom. Il n'y a que les livres, et un peu le net, et c'est pas facile de s'y retrouver au début, entre les "vrais" photographes et les marchands d'images.

Mais vouloir faire de la photographie (je ne dis pas "des photos") sans connaître les photographes qui nous ont précédé, c'est comme ces gens qui veulent devenir écrivains, et qui n'ont pas lu Hugo ou Céline... Ça n'a rien à voir avec la spontanéité. À moins d'un hasard extraordinaire, ou d'être un génie hors norme, et encore, une bonne photo ne doit rien, ou très peu, à la spontanéité. Disons que la spontanéité, c'est la pincée de sel sur le pot-au-feu longuement mijoté...

C'est comme l'improvisation en jazz... Ça semble couler de source, mais c'est le résultat d'heures et d'années de pratique, et surtout d'écoute des autres. À commencer par le père Bach.

J'ai acheté pendant des années Chasseur d'Images, j'y ai appris plein de trucs sur les appareils, la technique et les films, mais je n'ai pas progressé d'un iota en photo... Et puis mon frangin m'a offert un Photopoche de Doisneau et un de Cartier-Bresson... Au même moment j'étais à Paris il y avait une grande expo Sieff au palais de Tokyo... C'est là que j'ai commencé à être capable de prendre du recul sur mes images, et en faire des (un peu) meilleures. Du coup, j'ai arrêté de lire des revues photo, sauf le regretté "Photographies Magazine", et acheté des bouquins à la place.

Le risque, c'est ce que j'appelle le syndrôme de la soirée diapos... Ça se perd un peu... mais notre génération on a tous vécu ça les interminables projections de photos des vacances des copains aux Canaries... Maintenant c'est plutôt les caméscopes mais les APN remettent ça au goût du jour, hélas.

Quand tu es l'auteur d'une photo, tu retrouves à travers elle tout un monde de bruits, d'odeurs, ton état d'esprit à ce moment, que celui qui n'y était pas ne peut pas deviner ; il n'a que les éléments de l'image pour se construire un imaginaire à lui, qui n'est pas le tien. Le moindre défaut, la moindre insuffisance dans l'image et tout s'écroule. Un sujet trop banal, une composition pas assez solide (et on ne dira jamais assez combien la fréquentation des images de HCB est utile, pour acquérir un peu de cela), une lumière fade... et rien n'est transmis au spectateur, qui ne ressent rien que de l'ennui.

C'est V. Woolf je crois, qui disait "toutes nos expériences sont incommunicables, et c'est tout ce qui crée la solitude". C'est très vrai pour la photo. Tant qu'on la garde pour soi, même floue, même plate, elle suffit comme déclencheur de mémoire. Si on partage... patatras... Ou alors il faut une construction intellectuelle et graphique suffisamment solide, pour que l'autre puisse à son tour y greffer son propre vécu et/ou son propre rêve.

Sieff raconte comment HCB -- encore lui -- examinait ses photos (à Sieff) à l'envers, pour voir si elles étaient bien composées. C'est extrême, mais ça dit bien le niveau d'exigence vers lequel on doit tendre. Quand tout ça, la composition, la lumière, est maîtrisé, alors oui la spontanéité peut entrer en jeu, comme une étincelle, pour illuminer tout ça, et on a un tout petit espoir de pouvoir éveiller une émotion chez l'autre... Car c'est finalement ce qu'on cherche, si on montre ses photos.

Pour ça, on ne peut pas faire l'impasse sur les maîtres. Pour Paris, il faut commencer par Atget, puis Brassaï, HCB, Doisneau, Atget, Ronis, René Jacques, Izis, et pour finir, Atget. C'est déjà une bonne base de départ .

L'inconvénient, c'est qu'on devient alors terriblement exigeant et critique sur les images des autres. L'avantage, c'est qu'on le devient aussi (sans doute un peu moins...) avec les siennes !

Pardon pour la longueur.

[Oz]

Désoler, je répond a ce post, si cela fait trop hors sujet, dis le moi, je m'en vais

Mais vouloir faire des photos sans connaître les photographes qui nous ont précédé, c'est comme ces gens qui veulent devenir écrivains, et qui n'ont pas lu Hugo ou Céline... Ça n'a rien à voir avec la spontanéité. À moins d'un hasard extraordinaire, ou d'être un génie hors norme, et encore, une bonne photo ne doit rien, ou très peu, à la spontanéité. Disons que la spontanéité, c'est la pincée de sel sur le pot-au-feu longuement mijoté...

Absolument, pas daccord. La démarche est louable, mais tout le monde ne souhaite pas s'inspirer des maitres de la photographie pour pouvoir faire de la photo, tout simplement parce que le problème est la : s'inspirer.
Je déteste l'idée de, c'est à sa que doit ressembler une belle photo.

[zacharie]

tout le monde ne souhaite pas s'inspirer des maitres de la photographie pour pouvoir faire de la photo, tout simplement parce que le problème est la : s'inspirer.
Je déteste l'idée de, c'est à sa que doit ressembler une belle photo.

Je propose de poursuivre ce débat en tribune libre :
http://35mm-compact.com/forum/viewtopic ... 867#106867

[trempette]

Bonjour,

J'aime bien la vue sur la mosaïque de la 6. Les premières photos me paraissent trop violentes du point de vue contraste. Amha. Sinon, j'aime le cadrage de manière générale.
Marrant le mec qui roupille ferme sur son banc, à gauche sur la 1. Du Palais Royal (Conseil Constitutionnel, Conseil d'Etat) à l'Assemblée Nationale, il n'y a qu'un pas .

T.

[Nicolas (désinscrit)]

J'en retiendrais deux, c'est normal puisqu'on est dans le voyage à 2% photographique.
La 2: j'aime bien l'idée de la personne décentrée qui laisse voir l'immensité de la place (quelle focale?).

Merci Clément. C'est le Zuiko 28mm/2.8. J'aime bien aussi celle-là... même si encore une fois mes blancs sont cramés...

[Nicolas (désinscrit)]

Pardon pour la longueur.

Merci pour ce beau texte, Zacharie.
Je n'en connais pas aussi long que toi, mon domaine c'est plutôt la littérature. En photo, je préfère considérer que je ne connais rien. Et lorsque j'écris, je te jure que j'aimerais ne rien connaître : ni avoir lu Céline, ni avoir fait une maîtrise de lettres sur Beckett, ni être bercé par le phrasé de Proust, ou la mélopée jazzistique de Kerouac.

[zacharie]

Et lorsque j'écris, je te jure que j'aimerais ne rien connaître : ni avoir lu Céline...

Hé hé... Oui, je veux bien le croire, ils doivent être des compagnons quelques peu encombrants, et souvent cruels... Ça me fait ça quand j'essaie de jouer du piano, et que j'écoute Gould ensuite