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J'aime bien la grille de l'Oeil du chat mais c'est un peu trop compliqué pour moi
Je me contente de regarder , c'est quoi le sujet de la photo, ensuite l'éclairage et enfin la composition .
Ce tryptique peut être un support d'argumentation simple pour exprimer ce que l'on ressent en analysant une photo.
Un bon sujet pourra déchirer le reste: l'éclairage et et la composition, pas de soucis pour moi, l'absence de sujet en revanche aussi technique que l'on soit ...
Après en fonction des gouts et du vécu de chacun les résultats ne seront pas les mêmes .
(Je ne fais des photos que pour moi même et c'est moi qui compte en premier)
En gros pour moi les photos "contemplatives" peuvent être belles esthétiquement mais voilà, pas d'émotion, je ne dis pas que je n'en fait pas mais c'est plus: je termine une bobine pour voir ce qu'il m'interesse d'autre dessus.
Un élément humain, quelque chose qui se passe, qui appelle une continuité que l'on peut imaginer
c'est un plus pour moi.
Selon d'autres ça sera l'éclairage qui passe en premier ou la composition mais ça n'est pas ma hiérarchie.
Modifié en dernier par azu19 le mercredi 05 février 2025 9:06, modifié 1 fois.
En effet je pense que tu as raison chacun a sa propre hiérarchie. Je vais donc classer la mienne en trois mots : l’ émotion ressentie, la lumière, la géométrie. Et bien souvent mon émotion ressentie provient de la lumière uniquement.
L'Oeil du Chat a écrit : lundi 27 janvier 2025 18:02
Ce n'est pas simple de mettre des mots (justes qui plus est) sur des impressions et des sentiments mais sachez que même un "j'aime bien mais je sais pas dire pourquoi" ça fait toujours plaisir à l'auteur avant qu'une image soit poussée vers le haut d'un fil
Bonjour,
J'aimerais rebondir sur ce que vous dites en racontant brièvement ce qui m'est arrivé récemment avec ce forum...
Je m'y suis inscrit fin 2005, il y a presque 20 ans. J'ai posté pas mal d'images entre 2006 et 2010. Puis, l'émergence des réseaux sociaux (RS) comme FB d'abord, Instagram ensuite a changé progressivement mon comportement et j'ai posté de plus en plus sur ces RS et liké d'autres photos/vidéos. Et c'est précisément là que se trouve peut-être le souci. "Liker". C'est-à-dire exprimer une émotion le plus facilement possible et de manière binaire. J'aime : paf, un petit coeur ou un pouce levé. J'aime pas : swipe vers le haut ou à gauche.
De temps à autres, je repassais sur ce forum quelques minutes et je ressortais aussi vite en me disant : "tiens, ça existe encore cette plateforme archaïque ?". Et puis récemment, j'y suis revenu et je me suis attardé sur des images intéressantes en cherchant comment "liker". Impossible bien entendu mais impossible à ce stade aussi de formuler une critique quelle qu'elle soit. Mon point, c'est que ces RS ont, en 15 ans, atomisé la capacité des personnes à s'exprimer autrement que par un j'aime ou j'aime pas binaire, sans nuance. Là se trouve peut-être une partie de la cause des dérives de toute nature qu'on observe dans l'actualité ? L'émotion binaire sans nuance. Tout est noir ou blanc...
Bref, aujourd'hui, si je n'ai pas quitté les RS, je me rééduque à l'aide de ce forum et j'ai ressorti mon RZ67...
silverock a écrit : mardi 04 février 2025 11:18
je ne me sens pas encore assez légitime pour exprimer mon ressenti face aux photos que j'admire sur ces pages, mais ça viendra....
Quelle est le degré de légitimité pour donner un avis ? Celle de la pratique ? de la maitrise évaluée au nombre d'années passées à tripoter un boitier et tremper des films dans des chimies ?....
Pourquoi t'es là ?. Parce que t'aime la photo argentique, que ça t'attire et que tu y trouves de belles choses qui te procurent un certain plaisir ...donc t'es légitimé..
Pas besoin d'attestation, de certificat de bonne pratique ni de tampon "critique officiel expérimenté" ..... fais des photos, postes les, regardes celles des autres et si t'oses pas... tu t'auto-limite à : j'aime vachement, Que c'est beau, Trop comment que j'aimerais l'avoir faite.. ou à contrario : J'ai un peu de mal... c'est pas ma came...., ou tu passes sans rien dire et, comme la porte en sortant,..... tu la fermes..
Au contraire dirais-je même, .. l'avis évoqué pas des regards neufs, frais, non encore fixés dans des habitudes, des réflexes, des zones de confort, des styles qui collent à la peau et permettent de reconnaitre un auteur parmi d'autres, sa patte (Dominique ?....) .. c'est bon aussi..
Modifié en dernier par phildu24 le lundi 03 mars 2025 10:13, modifié 2 fois.
donner son opinion, c'est un point de vue, ou un ressenti.
personnellement je suis totalement hermétique à la danse, déjà vu de la danse classique, je les trouves ridicules, et en danse moderne, je vois seulement des gens qui s'agitent, et je trouve la danse très centré sur l'Ego.
je suis aussi très hermétique sur la peinture, mais pas toutes: l'impressionnisme, le fauvisme, le cubisme me laissent de glace. par contre un Caravage, les jeux d'ombres et lumières, je suis impressionné par la technique, le soucis du détail bluffant pour l'époque. ou j'aime bien le sur réaliste à la Dali.
Mais en tant que musicien, la musique me parles, alors que la danse non. Contradictoire?
c'est pareil pour la photo, certaines "parlent", d'autres non. certaines paraissent quelconques, aurait pu être prise avec un smartphone d'une manière "banale". je pense que la démarche est différente avec un "boitier", c'est plus travaillé, plus recherché. parfois une situation cocasse, parfois un jeux de lumière, ou tous simplement de belles images. En fait c'est très personnel, que ce soit la prise de vue ou la critique. on est rarement sensible aux même chose, d'ailleurs une image fait rarement l'unanimité: j'ai rarement le tiercé gagnant lors des votes des concours photos.
mais de voir les clichés des autres, forme à la photo. On singe, imite, s'inspire, sans toutefois le pouvoir (comme en musique quand on pratique un instrument: on fait des "covers", des reprises, ou on pique des "plans") parce que l'autre maitrise ce que l'on maitrise pas, et inversement. d'ailleurs, quand tous le monde va se faire un "selfy" du m^me endroit, n'est ce pas un "cover"? alors le travail est de trouver le "spot", une idée originale, jamais encore fait. une création. mais pas que.
je trouve la comparaison assez bonne avec la musique : il y a ceux qui aiment le gros son, les grosses saturations , le son bien gras, ce sont ceux qui aiment le gros grains, les forts contrastes (les rockeux et métaleux), d'autres qui aiment le son clair, un peu rétro avec de la reverbe, ce sont ceux qui préfèrent les nuances de gris, le détail ; qui préfèrent la Tmax que la Tri X comme moi. ou les "jazzeux" qui maitrise aussi bien les nuances de gris que les contrastes (ou en couleurs). Et il y a les "classiques", que je trouve plutôt terne.
comme en musique, il y a le "matos" et la "quête du son": le choix des micros, le grain des amplis, les éventuelles pédales d'effets pour essayer de retrouver le son de tel artiste, dans tel groupe. Là c'est le choix des pellicules, voir l'optique, mais surtout le type de traitement. on enregistre et on restitue des ondes.
et la musique que l'on joue, ne plait pas à tous le monde, comme le style et les goûts peuvent évoluer avec le temps. On finit par trouver et affirmer son style, et là que cela plaît où pas on s'en fout : c'est notre signature.
Modifié en dernier par KawaZ le mardi 04 mars 2025 11:44, modifié 1 fois.
J'ai toujours l'impression de ne pas être légitime quand je formule un avis sur une image, d'imposer mon regard de "sachant" (comme disent les avocats), justement parce que j'ai reçu une formation artistique, un enseignement axé sur la recherche du beau, sur sa définition, son rôle, ses conditions.
Il me reste un souvenir très précis d'un tout petit évènement au début de mes études. Avant les réformes de mai 68 dans les ateliers de l'Ecole des Beaux Arts une grande part de l'apprentissage était dispensé aux nouveaux par les anciens. A l'atelier toutes les générations travaillaient ensemble, des "adminissionistes" qui préparaient le concours d'entrée jusqu'aux "diplômables" qui allaient quitter l'Ecole. Et en même temps nous travaillions tous comme "nègres" chez des architectes, pour financer nos études. Ce qui avait pour conséquence de rallonger considérablement la durée des dites études, mais en même temps d'acquérir une solide formation. J'étais donc tout jeune étudiant dans cet atelier et deux camarades plus anciens discutaient à côté de moi de l'esthétique d'un nouveau billet de 500 francs (anciens, c'est comme 5 euros maintenant!) que venait d'émettre la Banque de France. Et leurs commentaires m'avait fait prendre conscience que cette notion du Beau (ou de son absence) pouvait aussi s'appliquer à un objet aussi trivial que ce bout de papier, et que tout ce qui m'entourait avait vocation à être soumis à cet examen critique.
J'ai rédigé quelques pages de réflexions qui traitent de ces sujets, publiées ici, ici et encore ici.
Mais pour autant, j'ai le sentiment que mon jugement reste élitiste, que mes critères sont dictés par mon éducation, par ce que j'ai appris. Ai-je le droit de décréter : Ceci est laid ! si tu n'es pas de mon avis et que tu le trouves beau, c'est parce que tu es un ignorant !
Je comprends parfaitement kawaz; je suis insensible à la danse peu à la musique par contre j'aime les impressionnistes et le fauvisme tout en aimant le Caravage et des peintre contemporains comme Basquiat; peut être aussi que j'ai appris les aimer
Il n'y a aucune vérité dans ce que l'on trouve beau et aucun étalon pour le mesurer
En revanche je suis modérément d'accord avec Jean Claude; c'est notre besoin intellectualisant et élitiste de ce siècle de vouloir expliquer le ressentit; expliquez vous votre sentiment amoureux ou votre préférence pour le saucisse lentille.
Pour le village anglais, je suis d'accord avec le maire; ce village a probablement une harmonie historique et je ne trouve aucun intérêt à vouloir briser cette harmonie sauf à vouloir trouver des prétextes "intelligents" pour s'extasier devant des ruptures. Il y a t-il du beau dans un entassement de Traban ? j'en doute; il faut faire de gros efforts pour y trouver de l'intérêt.
Le XX° siècle fût en grande partie le siècle de l'horreur architecturale des "cabanes à lapin" alors que nos villes anciennes étaient agréables visuellement. Tous ces architectes nous ont forcé la main pour que l'on accepte leurs concepts plus intellectuels qu'esthétiques.
A l'époque de la construction de Port Grimaud et des Marines de Cogolin, mes amis archis dénigraient l'esthétique de Port Grimaud qu'il qualifiait d’architecture anecdotique de carton pâte hollywoodienne; 50 ans ans après la fréquentation au quotidien démontre une fois de plus que la vision élitiste (idem en politique) n'est pas la vision de la plupart des "sans dents".
Sans parler d'art, on ne recherche pas tous, dans la démarche, le même but.
Côté artistique, j'ai dû mal : comme je l'ai écrit au dessus, visiter une exposition de peinture m'emmerde. Comme aller voir/ écouter un ballets de musique classique ( et même voir des danseurs de hip hop).
Pas faute pour mes parents ( surtout ma mère !) d'avoir essayé de l'éduquer de ce côté là, que ce soit justement d'assister à un ballet de musique classique ( le seul moment où je ne me suis pas emmerdé c'est à l'arrivé des musiciens : le moment où ils accordent leurs instruments dans un joyeux mais toutefois harmonieux bordel. Et pis tous s'arrête, là il faut plus faire de bruit, tous le monde un balais dans le derrière raides comme des piquets dans le public et sur scène, et l'ennui commence).
Ou d'aller voir les peintures au Louvre ( mon dieu que c'est long!) au bout d'un moment tu saturés comme une éponge pleine d'eau ( il est temps d'aller l'essorer dehors).
J'ai largement préféré le musée de la préhistoire, de la marine et ses maquettes, de l'homme avec ses momies, ou le palais de la découverte plutôt ludique. Bon les Invalides aussi, mais au bout d'un moment cela lasse.
Voilà pour l'artiste !
Côté photo :
Plus le côté souvenir, figer un moment dans le temps, et bien souvent là famille ou les vacances.
Et ce qui est rageant, ce sont les photos loupés : floues, sur ou sous exposées ou l'on ne voit rien, ou encore mal cadré.
Dans ce dernier cas, ce que l'on trouvait beau, ou l'ambiance que l'on voulait prendre tombe comme un soufflé quand on découvre la ou les photos.
Parfois il y a une pépite, et bien souvent pas fait exprès, un coup de chance.
Le côté élitiste décrit par Bandol, académique, n'est bien souvent pas parlant pour les " sans dents" comme il dit.
Ce côté élitiste, varie aussi selon le contexte de l'époque : rien que le concept de beauté féminine, il y a deux siècles c'était les femmes rondes à la peau blanche de porcelaine ( au point de s'en poudrer!), les femmes à la peau bronzée et maigres c'était l'image de la pauvreté ( des sans dents) car le bronzage et les couleurs montrait la condition du travail.
2 siècles plus tard, c'est à la mode d'avoir le teint hâlé bronzer : cela montre que l'on a les moyens d'aller en vacances. Et d'être maigre type porte manteau, l'image de la mode du prêt à porter.
Quand aux " rondeurs", ce sont les " sans dents" et la mal bouffe.
Donc les critères académiques... servent surtout de marqueurs sociaux. Il faut connaître les codes pour s'en affranchir, mais pas totalement, pas possible quand on a été " éduqué" dans ce carcan, et c'est une entrée dans le beau monde: et quand tu n'es pas issue de, tu n'en fera jamais parti malgré les artifices et les singeries.
Van Ghog n'a pas vendu une toile durant sa vie ( c'est bien qu'à l'époque les gens trouvaient cela moche), et Picasso, jamais compris ce qu'il voulait montrer ( assez laid aussi) ou alors il a peint sous substances.
Modifié en dernier par KawaZ le mercredi 05 mars 2025 7:29, modifié 2 fois.
Kawaz, je valide totalement ton propos sur l’élitisme académique comme marqueur social. C’est juste un fait.
Ma problématique, c’est ici, entre nous.
J’avoue que pour avoir feuilleté quelques RP, j’appréciais la rubrique où des experts critiquaient les images envoyées par des lecteurs. Malheureusement, je me retrouvais bien souvent (mais pas toujours) dans les deux camps des j’aime et des j’aime pas, parce que chacun étalaient des arguments recevables et/ou entendables. Et c’était souvent appuyé sur des critères académiques, justement, mais parfois, un j’aime développait plutôt des arguments dans le registre des émotions, faisant fi de tout académisme.