Bords de route

[zacharie]

[Mael]

J'aime bien la 2, mais je trouve qu'il manque un personnage, je verrais bien un vieux en bicloune, ou une jeune fille avec un panier de pique nique. En tout cas elle est assez...féminine cette image.

La 1ère me parait plus sèche, et me parle moins.

[zacharie]

La 1ère me parait plus sèche, et me parle moins.

Tu appuies un peu où j'ai mal en ce moment... Bon je ne considère pas ces images comme mes meilleures non plus, c'est histoire de participer. Mais c'est aussi le constat que j'ai fait en reprenant mes photos, anciennes et nouvelles, et je dois dire aussi, en comparaison de tes images, car on a un peu les mêmes goûts... Dans les miennes, il y a toujours cet aspect figé, rigide, cette sécheresse comme tu dis. Alors que chez Atget par exemple, que j'adore, et qui est ma référence actuelle, même dans un sujet statique, tout danse :



C'est aussi le sens d'une critique qui m'avait été faite il y a longtemps par un prof de l'école de photo d'Arles, qui m'avait conseillé de "casser mon regard" en photographiant à bout de bras et sans cadrer. À l'époque je l'avais très mal pris, sûr que j'étais de mon talent ( ) depuis des années que je m'appliquais à faire de belles compositions ! C'est un peu à la suite de ça que j'ai arrêté complètement la photo pendant 15 ans (grosse colère surtout, de le voir s'extasier devant des diapos faites selon ses conseils, nulles à ch..., que j'aurais mis l'appareil à la queue de mon chien ça aurait été pareil). Mais il avait raison sur le constat, et j'ai eu moi le tort de ne pas me remettre en cause, et d'abandonner au lieu de chercher une autre voie.

Je progresse un peu malgré tout, dans le sens où j'accepte maintenant des zones floues dans l'image, quand longtemps je voulais tout net (trop fréquenté Sieff peut-être !) Ainsi je vois celles-ci comme un progrès dans ce sens (gasp, j'aurais pas du mettre le père Eugène au-dessus ) :






Pour la suite, ben je ne sais pas trop... Je me demande si une bonne piste ne serait pas aussi, d'explorer les vitesses lentes, ou délaisser un peu le Nikon pour un appareil apportant un regard différent, chambre, sténopé ou vieux folding 6x6

Et puis, à voir ma photo sous celle d'Atget, je me dis aussi qu'indiscutablement il serait temps que j'arrête de me satisfaire de scans de néga et d'images sur écran, et reprenne le chemin de l'agrandisseur et des cuvettes, de l'hypo et du sélénium à la place du GIMP...

[focus3]

Vraiment bien les deux séries, j'aime particulièrement l'image deux dans la première, très belle perspective

[Mael]

Loin de moi l'envie de d'appuyer où ça fait mal. Ce que je ressens, quand je vais voir tes images, sur ton site ou ici, dans l'ensemble me plait. Mais certaines fois, en effet, tu semble refuser la pleine ouverture !

Disons que le choix (et choisir, c'est éliminer !) le plus difficile, sur les paysages de verdure, de jardin arborés, etc.. ce sont les 2 extrêmes que tu as résumé : c'est de prendre soit l'image la plus précise possible qui restitue chaque brin d'herbes de 1m à l'infini, soit d'attirer le regard sur un élément net, souvent au premier plan, et de laisser se diluer l'arrière plan.

Sieff, c'est le choix du piqué, du grain, de max. de profondeur de champ.

Pour Atget, c'est superbe c'est sur, mais c'est un peu différent. Si on enlève la notoriété, qu'on remplace sa vieille émulsion ortho par du panchro, sa vieille 18X24 avec un objectif à 2 lentilles par une Sinar 4X5 et un Apo-Symmar, je ne pense pas que ce soit la même photo. Et ce sera sec en effet.

Ce qui est bouleversant, ce qui fait danser l'image, en plus du vignettage de l'objectif, c'est la simplicité, et surtout, le strict choix du sujet.

Sur cet escalier, il y a la juste mesure de mélange construction humaine/usure du temps/nature qui reprends le dessus. Et cet équilibre suffit à donner toute la force à l'image.

Il y a des tas d'endroits avec des escaliers usés, mais tous ne rendront pas cette force, parce qu'il n'y aura pas assez de lierre, ou trop et l'on ne verra plus le sujet, ou alors il y aura assez de lierre, mais pas assez de marches...

Dans ta photo de rangée d'arbre, ce qui manque à mon esprit, au milieu de ces arbres vénérables, intemporels, immortels, c'est quelque chose qui justement me ramène à la mesure du temps, quelque chose de périssable, comme un humain par ex.

Dans ta photo de la barrière, je trouve que cette dernière semble un peu trop neuve, l'herbe encore un peu trop rase, la barrière est composée un peu comme une ligne naturelle, alors que j'ai envie de la voir plutôt arrêtée nette, ou brisée, ou dévorée.

Voilà, c'est ce que je ressens.

J'aime beaucoup la photo du lavoir. Ca me rappelle un bateau électrique que j'avais môme, que mon père avait réparé avec du Sintofer, suite à une fuite à la coque, et lorsque je le regardais voguer, ce lavoir ma paraissait soudain océan, et cette coquille de noix un paquebot transatlantique.