20x25 a écrit :et egalement moins riche qu'un certain nombre langues tonales bénoué-congolaises dont sont aussi derivées le créole...
Par ailleurs, j'avais lu un papier (
sérieux et non "connoté" 
) de linguistique il ya quelques annees qui m'avait frappé, sur l'evolution spontannée des creoles d'origine francaise et anglaise: non seulement les creoles evoluaient independament de la meme maniere sur chaque communautée isolé (une sorte de contraire de des pinsons de Darwin

) mais en plus, l'anglais et le francais evoluait vers la emem structure linguistique, malgré la difference initiale de langue et de structure...
@+
Christophe
je te renvoie pour ces questions aux travaux de Salikoko Mufwene.
Les créoles, produits de restructurations des langues sources, reflètent simplement les processus à l'oeuvre dans les évolutions de toute langue (Mufwene remet donc en question l'"exceptionalisme" créole). C'est pourquoi on dit (de façon abusive à mon avis) que la plupart des langues se créolisent (en particulier à l'oral). De fait le français courant oral(non pas standard) ne fait état que de très peu de temps et révèle des structures syntaxiques qui sont étrangères au français standard...c'est à dire qu'il se complexifie d'une certaine manière, alors qu'il se simplifie sur da'utres points...
De là à dire qu'elles sont plus simples ou moins riches...l'ancien français a simplifié certains points du latin (notamment) mais en a complexifié d'autres de la même manière que le français classique, puis moderne ont évolué par rapport à leurs origines. De nombreux processus sont à l'oeuvre dans les langues qui empêchent qu'on puisse parler de simplicité ou de complexité (le fon par exemple a une grammaire assez "simple" mais le système tonal est extrêmement complexe et implique des subtilités difficilement accessible au locuteur non natif... sans compter les systèmes de détournements liés aux convenance etc...)
En ce qui concerne les origines linguistiques des créoles, le problème est un peu plus compliqué que ça. Les créoles de la zone américano caraïbe se sont effectivement formé par l'intermédiaire de locuteurs originaires de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois la plupart des créolistes s'accordent aujourd'hui à dire que les langues de cette partie de l'Afrique n'ont que très peu servi à la formation des créoles (système phonologique en partie, quelques mots et surtout la question de convergence de quelques structures syntaxiques : il est plus aisé à un locuteur de s'approprier des structures qui ont des similitudes avec sa, ou ses, langue(s) d'origine)
Sinon, certains manquent des créoles peuvent poser problème...sous certaines conditions.
Les créoles, globalement, ne connaissent pas de passif agentif. Le créole Haïtien a pu contourner le problème puisque 90% de la population est créolophone unilingue, même si elle a un contact régulier avec le français (à travers notamment la radio).
Les créoles des Antilles françaises en revanche sont en contact constant avec le français, qui est la langue maternelle de la plupart des locuteurs. Par conséquent apparaissent de plus en plus en plus dans des énoncés dits interlectaux (c'est à dire hybride, entre le français et le créole) des structures, en créole, de passifs agentifs. Ces phénomènes apparaissent parce que le créole commence à être employé pour des fonctions dont il était exclu jusqu'à présent.
Un forum n'est pas le moyen le plus pratique pour discuter de tout ça je vous l'accorde (et puis ça devient franchement HS)...
Par contre je serais ravi d'entendre vos avis sur la question autour d'un verre (de thé, de bière, de rhum...) d'autant que l'avis des non linguistes sur ce type de problème peut justement faire ressortir des choses qu'un spécialiste ne voit plus... à force de les regarder de près.
mais je réitère : je pense que Salikoko Mufwene (université de Chicago) te plairait beaucoup Christophe...
en plus je suis trop heureux, je vais le rencontrer lm'année prochaine, il va être prof associé à l'ENS de Lyon. 