Il est temps de calmer le jeu et recentrer le débat ! Non ?

Je suis intervenu sur ce fil parce Rudy était demandeur d’une critique. Mais à la suite de cette dernière, j’ai un peu l’impression de me retrouver sur la sellette pour de très mauvaises raisons et j’aurais certainement préféré que l’on en reste à cette critique. En même temps, j’aurais l’air de me défiler si je ne répondais pas…
Désolé neveu, je vais squatter un peu ton fil…

Commençons par une brève mise au point. Je ne suis pas un "argentiste intégriste". Si ma pratique se compte en dizaines d’années, aujourd’hui et sans aucune honte ni fierté, 95% de ma production est numérique. J’ai écrit « sans aucune honte » car c’est un discours qui va à l’encontre de l’éthique du forum, mais je ne pense pas être le seul dans ce cas de figure.
Déjà là, j’espère que certains comprendront que j’ai du mal à accepter certains procès d’intention… Non, Ramuntxo je ne pars pas en croisade contre ou pour, quoi que ce soit ou qui que ce soit.

Alors revenons à nos moutons.
Le vignettage. Je renvoie tout le monde au début de ce fil ! Certes Rudy se plante sur ce qu’il qualifie de "vignettage", pour autant il ne me semble pas qu’il y ait grand monde pour le sortir de l’ornière. Donc aussi absurde que cela puisse être, nous nous retrouvons à débattre du vignettage devant quatre photos qui en sont exemptes. Personne n’a l’impression de marcher sur la tête ? Moi, oui…
Parti de ce vignettage virtuel, mon propos est de parler du liseré rajouté numériquement par Rudy (normal, c’est ce qu’il entendait par vignettage) et lui en expliquer l’origine et la signification.
Les logiciels proposant des bordures, y compris avec des fausses perforations ou des numéros factices, pullulent. Dans le cadre d’une présentation quelconque aucune espèce d’importance, par contre je pensais que nous étions entre photographes et nous proposions nos images à la critique.
Ce liseré fut pendant des décennies une convention entre photographes, une forme de raccourci disant simplement : « voilà ma photo X avec son liseré, c’est un plein cadre, voilà ma photo Y qui n’en a pas, je l’ai recadrée. »
Peut-être que la majorité des participants à ce forum s’en tamponne et je vais me retrouver isolé, mais mon sentiment sur le sujet est de dire qu’il serait particulièrement faux cul de rejeter cette culture photographique et simplement dire que désormais le liseré est là pour faire joli et n’a plus aucune signification…
Ma question est de savoir dans quelle mesure cette pratique du liseré numérique n’est pas là pour entretenir une confusion ? Alors, bien entendu, cet état de choses fait aussi gentiment dévier ma réflexion sur la transformation numérique d’un négatif, une fois ce dernier numérisé.
Je me suis opposé à certains (Freddy, par exemple, il connaît l’estime que je lui porte pour ne pas prendre ombrage d’être cité...


Pour autant, devrions-nous faire semblant d’ignorer qu’à l’autre bout de l’échelle, l’utilisation des logiciels de retouches (sans aller si loin, les fonctions intégrées au scanner) permet des actions impensables sous l’agrandisseur ? À commencer par les filtres d’accentuation.
Loin de moi l’idée d’édicter une quelconque règle ou définir ce qu’il y a de bien ou mal. Mon propos est plutôt de faire réfléchir, à la rigueur lancer un débat. Ici cela était spécifiquement destiné à Rudy au sujet du liseré et je me suis contenté de lui donner sa signification et ce que j’en pensais et qu’il fasse ce qui lui chante.
Je trouve dommage d’être pris à partie pour un rejet systématique du vignettage (encore une fois, il n’y avait pas sur les photos présentées ! ) alors que grosso modo ma position est de dire qu’il est absurde de se payer un Zeiss pour le vignetter après…
Pour ce qui est du grain, j’aimerais que l’on m’explique comment ce dernier peut être mis en évidence sur une image de 800 pixels de base sans avoir recours à un artifice informatique ? C’est un passage obligatoire. Afficher à cette taille le rendu d’un grain est une extrapolation, reste que dans la manière d’y parvenir, il y a de multiples voies plus ou moins respectueuses du rendu d’origine. Certaines en rendent comptent d'autres sont bien éloignées du négatif original.
Je ne suis pas en train d’accuser quiconque de fraude, pour dire le fond de ma pensée, je m’en fiche un peu !

Bien sûr que l’on peut se contenter de dire que les images doivent être présentées au mieux de ce que leur auteur estime et dans ce cadre pourquoi tout ne serait pas acceptable ?


Pour prendre un exemple et éviter toute polémique, regardez mon avatar sur la droite. La marque de l’appareil y est tout à fait lisible même s’il s’agit d’une image de 120 pixels de base et que chaque lettre soit dessinée avec moins de 9 pixels. Je serais un mystificateur si je venais clamer haut et fort que cela est dû au grand piqué de mon objectif (ou au traitement ésotérique d’une pellicule lambda) alors que ce n’est que pur artifice numérique.
Or même si ce que je viens de dire est caricatural, c’est pourtant le discours que l’on entend trop souvent sur ce forum.
Faut-il jouer l’autruche et ne pas prendre cela en compte ? Suis-je totalement hors sujet avec la demande de pouvoir juger une photo dans sa dimension argentique plutôt que me coltiner à sa retranscription numérique ?
Et que l’on ne parte pas non plus sur un autre malentendu. Je ne remets absolument pas en cause ceux qui ont fait le choix de passer au “labo numérique” (négatif argentique et tirage sur imprimante) je suis persuadé à l’inverse que ce sont eux les plus sensibilisés à ce rendu argentique ayant dû pas mal galérer et bosser pour le reproduire avec une imprimante.
Alors oui, je soulève peut-être un problème d’étique, d’honnêteté intellectuelle ou plus simplement de compétence informatique.