
Tes déceptions face à la couleur en format 135 sont le lot de beaucoup...Eusaebius a écrit : Pour ma part, depuis quelques mois, j'étais frustré de ma pratique argentique qui ne me satisfaisait pas en termes de qualité. Déçu de mes résultats qui n'arrivaient au niveau de ce que je faisais en numérique. Je me demandais pourquoi continuer avec du film si les efforts n'étaient pas récompensés... (je parle en 135 mm). J'ai choisi de presque arrêter le 135 mm, sauf pour avoir ce genre de résultats "inavouables", en couleur notamment, pour le côté fun, incertain et le plaisir d'utiliser ces merveilleux boîtiers mécaniques (beaucoup moins chers, je suis redescendu en gamme). Je comprends que ça paraisse déplorable lorsqu'on a une longue pratique et une maîtrise technique !
Désolé si je parle un peu de moi... peut-être que d'autres s'y retrouveront.
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Certains ne trouvent pas ça crasseux mais plus poétique, plus authentique, plus "réel" (et oui, c'est bizarre). Il n'y a qu'à regarder les photos de mode (ou même de reportage) depuis plusieurs mois dans les magazines (vous savez, ceux qu'il y a sur la table de la salle d'attente chez le médecin) qui s'inspirent beaucoup de cette esthétique du contre-jour mal maîtrisé, des couleurs délavées ou boostées, du grain explosé, des fausses fuites de lumières... C'est tendance, c'est sûr ! Mais certains trouvent ça tellement mieux quand ça sort d'un boîtier argentique que de photoshop !


Mais la couleur, c'est autre chose. Je me souviens avoir suivi un "vieux de la vieille", sorcier en son domaine ! Alors que nous utilisions 2 ou 3 filtres de conversion pour jongler entre les films, il avait son petit livret où étaient rangées de "5 en 5" les "gélatines Wratten" dont il jaugeait à l'oeil (sans thermocolorimètre...

C'était la toute fin des années 70 et ce jour-là j'ai su que je me contenterais de faire du noir et blanc !

Cette anecdote pour poursuivre sur ton sentiment d'insatisfaction. La réalité, en matière de couleur argentique, est que l'on est déjà content lorsqu'on "limite les dégâts" et heureux d'avoir accès au traitement numérique avant de poster sur le site.

On se réfugie derrière l'étalonnage des moniteurs (il est de bon ton ici de railler les pixels, mais nos halogénures en pâtissent !



Cette réalité est un peu incontournable. Lorsque l'on aura ajouté, mais pas trop fort (on s'en fiche, je ne pense pas que grand monde lise !


Mais pour revenir à la lomo, les artistes vont expliquer, que la "fidélité", une image "correcte", ça n'existe pas et en photographie, la belle place doit être donnée à l'interprétation. Certes, c'est pas entièrement faux !

Récemment, l'on a vécu un psychodrame sur un des fils les plus prospères du forum et les commentaires étaient édifiants : "l'image était trop bien pour être argentique"...

Alors reste le coup de génie de l'artiste !

Vous en connaissez beaucoup des techniques photographiques revendiquant de faire de vous l'artiste prêt à exposer dès la première pellicule ? C'est pourtant le discours de la lomographie ! Il y a tant de Joachim-Raphaël Boronali qui s'ignorent...
Voilà pourquoi "lomographie" et autre vague de "photo cheap", me donne des boutons...

D'ailleurs les filtres Instagram ne s'y trompent pas. Ils offrent toute une panoplie de rendus argentiques tous plus décalés les uns que les autres. Vous trouvez vos photos numériques bien trop insipides dans leur perfection technique ? Une grosse dominante, un coup de grain... À la louche un vignettage et en option les pétouilles !


P.S. : Instagram vient depuis le début de novembre de s'installer sur la toile. C'est là sans doute un sale coup pour la lomographie.