Cher journ... heu, MMP
J'avais lu ces topic attentivement, mais je n'étais pas sûr d'avoir bien tout compris. Je dois choisir la séquence de la bande d'essai "où les noirs commencent à être noirs profonds" (je cite de mémoire) c'est bien ça ? Et c'est valable pour les deux grades ?? Ensuite j'expose le papier deux fois à des temps équivalents à chacune des séquences ? Ayant fait cela, je me suis retrouvé avec des tirages plus sombres que je ne l'aurais supposé.
Question : est-ce que je peux utiliser la technique du Temps d'Exposition de Référence dont quelqu'un m'a vaguement parlé pour faire ça ? Il s'agit de réaliser deux bandes d'essais (une pour chaque grade) à partir d'un bout de négatif totalement exposé au noir le plus total (une vue faite avec le bouchon de l'objectif). Les résultats du test seraient exploitables avec toutes le svues du négatif, voire avec tous les négatifs de même type développés rigoureusement selon la même méthode. Ca ne me paraît pas très logique étant donné que sur un même négatif on a rarement toutes les vues exposées de la même façon (moi j'ai la totale, un mélange de doux, normal et dur).
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Ca y est, je m'y met aussi (+questions !)
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Re: Ca y est, je m'y met aussi (+questions !)
Tout irait pour le mieux si les luminations (et donc le temps d'exposition du papier) étaient constantes pour tous les grades, du 0 au 5. En général, les grades à compter de 4 demandent un temps d'exposition 2 fois plus important que les autres.Neil a écrit :Je dois choisir la séquence de la bande d'essai "où les noirs commencent à être noirs profonds" (je cite de mémoire) c'est bien ça ? Et c'est valable pour les deux grades ?? Ensuite j'expose le papier deux fois à des temps équivalents à chacune des séquences ? Ayant fait cela, je me suis retrouvé avec des tirages plus sombres que je ne l'aurais supposé.
Il s'agit donc dans un premier temps de déterminer le temps nécessaire à la bonne densité d'ensemble du tirage, en grade moyen (2 ou 3 selon les habitudes de chacun) pour avoir une régularité de méthode de travail. Et ensuite vient le travail sur le contraste. Si le tirage avec la bonne densité est peu ou mal contrasté, il faudra déterminer le prorata d'exposition entre le grade le plus dur, celui qui donnera les noirs et le contraste d'ensemble de l'image, et le grade le plus doux pour le détail dans les hautes lumière et le transitions de gris. Il n'y a pas de règles types mais l'expérience acquise au fur et à mesure des tirages (et aussi une certaine habitude à lire le contraste d'ensemble d'un négatif pour savoir ce qu'il conviendrait de faire pour le sortir convenablement).
Toutefois, une bonne base de départ est le 50/50. 50% d'exposition avec le grade 5 et 50% au grade 0. Comme le grade 5 demande un temps d'exposition plus important que le 0 pour obtenir une même densité, il faut corriger en rapport. Si le temps de base est de 60 secondes au grade 2, il faudra exposer le papier 30 secondes au grade 0 et 60 secondes au grade 5 pour obtenir une densité équivalente. (Il est utile de tester une bonne fois pour toute sa gamme de filtre afin de savoir exactement les luminations qu'ils nécessitent pour une même densité).
L'arithmétique étant ce qu'elle est, une science exacte, il faut souvent procéder à de petits ajustement pour trouver une bonne harmonie d'ensemble du tirage qui n'est pas toujours au rendez-vous en appliquant strictement l'arithmétique (en raison d'un tas d'effets connexes qui régissent l'exposition et le comment du pourquoi du noircissement d'une émulsion). Il est certain que cela ne vient pas au premier jour du premier tirage. Mais les erreurs faites permettent de corriger peu à peu son processus et de le comprendre plus au cœur.
Pense à noter rigoureusement toutes les données d'un tirage qui te paraît réussi. Cela t'aidera à aller plus vite par la suite, lorsque tu seras en présence d'un négatif qui présente les mêmes caractéristiques.
La technique du TER vaut principalement pour un négatif parfaitement exposé en développé, présentant un gamme de contraste entre les hautes lumières et les ombres comprises dans l'amplitude de restitution du papier (soit 10 zones environ).Neil a écrit :Question : est-ce que je peux utiliser la technique du Temps d'Exposition de Référence dont quelqu'un m'a vaguement parlé pour faire ça ? Il s'agit de réaliser deux bandes d'essais (une pour chaque grade) à partir d'un bout de négatif totalement exposé au noir le plus total (une vue faite avec le bouchon de l'objectif). Les résultats du test seraient exploitables avec toutes les vues du négatif, voire avec tous les négatifs de même type développés rigoureusement selon la même méthode. Ca ne me paraît pas très logique étant donné que sur un même négatif on a rarement toutes les vues exposées de la même façon (moi j'ai la totale, un mélange de doux, normal et dur).
Le TER donne le noir maximum car en théorie, aucune ombre présente sur le négatif peut être plus noire que ce noir maximum. Là où le négatif aura enregistré une lumination aussi faible soit-elle, il y aura une information pouvant être traduite au tirage par un gris sombre distinct du noir le plus profond ; si tu expose ton papier davantage que le temps nécessaire à l'obtention du noir maximum, tu perdras cette information dans les ombres sans pour autant améliorer les vrais noirs du tirage qui sont déjà à fond.
Si le négatif déroge à cela, le TER dira faux, non pas parce que la technique est mauvaise mais parce que le négatif ne respecte pas le principe de base. Sous exposé ou sous développé, le TER donnera un tirage trop dense, l'inverse en cas de sur exposition ou de sur développement.
Pour résumer, le TER sert à deux choses :
- déterminer rapidement le temps de base d'un tirage d'un négatif parfait.
- débusquer le négatif qui ne l'est pas…
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Re: Ca y est, je m'y met aussi (+questions !)
Voilà qui est complet et clair, merci mille fois !
Donc je résume :
1) bande d'essai au grade 3 (mon grade de référence négatif Retro 400) pour déterminer la durée totale d'exposition.
2) Diviser cette durée par deux. 50% au grade 0, et 50%x2 au grade 5. Effectuer un tirage d'essai avec ce temps.
3) Ajuster le temps d'expo pour l'un ou l'autre grade selon le résultat souhaité (plus de nuances de gris ou plus de contraste/de noirs).
J'ai lu quelque part que le papier est moins immédiatement sensible aux grades les plus élevés. En d'autres termes, il réagirait plus instantanément aux grades faibles et nécessiterait une illumination plus longue pour "imprimer" l'image aux grades les plus durs. D'où l'intérêt de la technique de "pré-illumination". Si c'est vrai, n'aurait-on pas intérêt à exposer d'abord le papier avec le grade le plus doux ? En quoi cela jouerait-il sur la durée d'exposition prévue (temps de référence grade 3 doublé) au grade le plus dur ?
Sinon, je tire mes planches contacts en fonction du TER. Et voici une nouvelle question : la hauteur de la tête de l'agrandisseur joue-t-elle sur le TER (il me semble logique que plus la tête est proche du papier plus la lumière est intense) ?

Donc je résume :
1) bande d'essai au grade 3 (mon grade de référence négatif Retro 400) pour déterminer la durée totale d'exposition.
2) Diviser cette durée par deux. 50% au grade 0, et 50%x2 au grade 5. Effectuer un tirage d'essai avec ce temps.
3) Ajuster le temps d'expo pour l'un ou l'autre grade selon le résultat souhaité (plus de nuances de gris ou plus de contraste/de noirs).
J'ai lu quelque part que le papier est moins immédiatement sensible aux grades les plus élevés. En d'autres termes, il réagirait plus instantanément aux grades faibles et nécessiterait une illumination plus longue pour "imprimer" l'image aux grades les plus durs. D'où l'intérêt de la technique de "pré-illumination". Si c'est vrai, n'aurait-on pas intérêt à exposer d'abord le papier avec le grade le plus doux ? En quoi cela jouerait-il sur la durée d'exposition prévue (temps de référence grade 3 doublé) au grade le plus dur ?
Sinon, je tire mes planches contacts en fonction du TER. Et voici une nouvelle question : la hauteur de la tête de l'agrandisseur joue-t-elle sur le TER (il me semble logique que plus la tête est proche du papier plus la lumière est intense) ?
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Re: Ca y est, je m'y met aussi (+questions !)
Ce n'est pas tant la sensibilité de la couche "dure" qui est en cause que la caractéristique spectrale des filtres. Pour juger de la sensibilité des différentes couches d'un papier multigrade, il faudrait pouvoir les isoler et les exposer chacune avec la même source lumineuse.Neil a écrit :J'ai lu quelque part que le papier est moins immédiatement sensible aux grades les plus élevés. En d'autres termes, il réagirait plus instantanément aux grades faibles et nécessiterait une illumination plus longue pour "imprimer" l'image aux grades les plus durs. D'où l'intérêt de la technique de "pré-illumination". Si c'est vrai, n'aurait-on pas intérêt à exposer d'abord le papier avec le grade le plus doux ? En quoi cela jouerait-il sur la durée d'exposition prévue (temps de référence grade 3 doublé) au grade le plus dur ?
Pour que cela soit plus clair, si tu mets un filtre jaune devant ta TriX, elle va te demander (la TriX) de bien vouloir augmenter l'exposition d'une valeur de diaph. sinon son mécontentement se traduira par une sous exposition. Si devant la même TriX, tu mets cette fois ci un filtre orange, c'est deux valeurs de diaph. en plus qu'elle te demandera de lui procurer. C'est bien la même émulsion dont il s'agit, mais les caractéristiques spectrale des filtres employés font que la composante de la lumière est plus ou moins réduite par la limitation du spectre qui traversera le dit filtre. Le filtre jaune laisse passer davantage de ce spectre qu'un filtre rouge.
C'est exactement la même chose avec les filtres multigrades, le jaune s'apparentant au jaune qui traîne devant la TriX et le magenta plus ou moins à l'orange.
Oui. La quantité de lumière décroît en fonction du carré de la distance entre la source lumineuse et l'objet éclairé (une des nombreuses loi de Descartes).Neil a écrit :Sinon, je tire mes planches contacts en fonction du TER. Et voici une nouvelle question : la hauteur de la tête de l'agrandisseur joue-t-elle sur le TER (il me semble logique que plus la tête est proche du papier plus la lumière est intense) ?