Ça fait pas mal réfléchir cette histoire de "topo" à adjoindre à une photo... ça me fait penser à ce qu'il s'est passé au XIXe siècle dans la musique : après l'aboutissement absolue de la forme symphonie que représente la 9e (et dernière) symphonie de Beethoven, les compositeurs se sont retrouvés bien emmerdés... ils savaient plus quoi faire "après'" (je schématise).
Quelques uns (Liszt par exemple) se sont lancés dans la symphonie à programme... c'est à dire une symphonie avec un thème philosophique (Strauss est allé jusqu'à écrire Ainsi parlait Zarathoustra), le plus souvent littéraire, narrative (L'apprenti sorcier de Ducas = Fantasia de Disney) : on appelle ce support à la musique "l'argument".
Très souvent, ç'a été l'occasion, en appuyant la musique sur un argument, de faire passer des faiblesses de construction : la narration remplaçait la forme (ah oui, là c'est le passage où Mazeppa est traîné par son cheval dans les steppes !!).
En transposant à à d'autres domaines artistiques cette problématique qui me pose question en musique, je me dis que la lecture, par exemple d'une photo, peut être trompée par une mise en contexte, une explication, qui a plus de profondeur, de valeur que la photo elle-même. Je pense sincérement qu'une bonne photo, comme une bonne pièce musicale, doit pouvoir parfaitement tenir debout, "passer la rampe", sans support extérieur. A-t-on besoin de savoir ce que "raconte" la Symphonie fantastique pour être scotché ?? En tout cas, l'argument, ou l'argumentation, ne doit pas être indispensable à la réception, sinon ça craint

Et puis j'ai assisté à un bon concert ce soir à Vitré (35), pour la 7e édition de Culture Street : Sling69 et Burning Heads. Tous les deux sortent un CD à la rentrée, faudra se jeter dessus


Népo