Bon reprenons depuis le début.
1. le protocole de test n’est pas bon. Si tu veux vérifier la pertinence de tes cellules, tu achètes un papier canson format raisin (50 x 65 cm) de couleur gris moyen. Pour bien faire tu le compares avec une charte Kodak de gris moyen. Chez Canson, il y a un gris similaire.
Tu le fixes à l’extérieur dans une zone ombragée par temps clair. Nuageux ou non, ce n’est pas grave puisque tu es à l’ombre.
Le papier doit occuper la totalité de la visée. La mise au point à l’infini. On ne cherche pas la texture, seulement la mesure.
Avec la sekonic, tu fais une mesure incidente, posemètre parallèle au papier tourné vers l’objectif. Tu fais aussi pour mémoire une mesure réfléchie avec la sekonic en faisant attention à ce que la cellule mesure le papier et ne soit pas trop près pour ce faire de l’ombre.
Dans le meilleur des cas tu obtiendras la même mesure. S’il y a une déviation de 1/3 de diaf, pas d’inquiétude. C’est seulement que la sekonic n’est pas réglée sur un gris à 18 % mais à 12 %.
Si l’écart est supérieur à 1/2 diaf alors que ton papier est visuellement de la même couleur que la charte Kodak, tu as un problème avec la sekonic.
Sinon, cette mesure incidente te sert d’étalon pour juger les autres mesures.
2. C’est pas fini.
Avec tes autres boîtiers, tu fais une mesure soit en spot, soit en centrale. En théorie, la mesure que tu dois obtenir est identique à la mesure incidente dans une fourchette de + ou — 1/2 diaf. De préférence en utilisant le même objectif réglé sur l’infini. Tu notes les écarts.
3. Si tu veux être sûr de ton coup, tu exposes pour chaque boîtier un rouleau de diapo (en mesure centrale) en mélangeant un cliché du papier (mesuré en incident) avec un cliché du papier mesuré par le boîtier et des images présentant une gamme tonale complète. L’idéal serait de photographier une charte de couleur macbeth mais c’est assez cher. Tu n’oublies pas un cliché avec le modèle de l’appareil pour pouvoir l’identifier. Tu fais développer tes 5 rouleaux par un labo pro. Tu vérifies ensuite tes diapos et tu notes les écarts. Il te suffira de reporter la compensation à effectuer sur le dos de tes boîtiers.
L’intérêt de la diapo c’est qu’un écart de 1/3 de diaf est visible dans les ombres ou les hautes lumières. D’autre part, c’est un traitement standardisé qui est uniforme.
J’utilisais cette méthode pour tester les boîtiers que je louais. Ça me coûtait une pellicule et un développement mais avec ce test, je pouvais vérifier la pertinence de la mesure et l’état de l’obturateur en faisant varier la vitesse pour les différents clichés de la charte.
Voilà un protocole de test qui, sans être scientifique, n’en donne pas moins satisfaction. Le reste c’est du bricolage qui ne t’apprendra rien. Car ta mesure peut paraître bonne mais si l’obturateur est fatigué, le résultat sera "moyen".
Chaque appareil donne une mesure différente (enfin presque). En effet avant de suivre les indications de la cellule d'un nouvel appareil je commence par le comparer à mon appareil habituel (enfin celui que j'utilise 90% du temps) ensuite je note l'écart et ajuste les ISO en conséquence.
Exemple :
Je viens de faire l'acquisition d'un Minox GL. En comparant avec mon Leica M6 je constate qu'il sous-expose d'un diaphragme et demi, en conséquence quand j'affiche 800 ISo sur le M6 je mets 300 Iso sur le Minox pour obtenir une exposition identique. La dynamique importante du film noir et Blanc argentique fait le reste.