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La photo du mois de juin 2025

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Photo Faite par frost242

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je doute donc... je stagne....

Forum de discussions générales sur la photographie. Vous êtes débutant en photo argentique? C'est probablement là que vous poserez vos questions!
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sassi
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je doute donc... je stagne....

Message par sassi »

Il arrive parfois des choses atypiques dans notre parcours de photographes en herbe. La première, et non des moindres, est de prendre des photos dans tous les sens sans se soucier du prix de la pellicule, pensant finalement que nous sommes avec un numérique entre les mains et que l'illimité nous est accordé, mais dans le fond le premier critère qui incite à plus réfléchir et mieux réaliser ses photos c'est le coût d'une pellicule.
Ce mois de juillet j'ai du utiliser une bonne vingtaine de pellicule pour un séjour qui a commencé à Paris et s'est achevé en Bretagne. Croyez moi ou non, je trouve toutes mes photos affreuses. c'est sur je n'ai pas le talent de quelques posteurs et je suis encore loin d'y parvenir. J'ai pu faire, à mon goût, quelques clichés sympa que je n'ai jamais travaillé sur toshop (manque de temps et de pratique de la bête). Mais cette fois ça dépasse l'entendement. Alors le doute s'est installé et instille légèrement mon appréhension de la photo. comment se fait-il que je trouve tous mes clichés absolument horribles. Tellement laids que je n'ose même pas en poster un (je posterai plus bas) celui que je trouve le plus "correct".
Les symptômes décelés sont :

- Beaucoup de photo avec flou de bougé (alors que j'avais pas mal travaillé pour éradiquer ce "mal".
- Cadrage qui sont parfois limites
- mauvaise gestion des situations de nuit
- MAP pas toujours parfaite (mais rare faut dire)
- Et le must of the top : incapacité totale de faire une photo avec une PdC correcte. Mais cette fois pas une seule n'est sortie correcte quand j'ai voulu créer des profondeurs de champs. toutes nulles.

Je me cherche des explications, et je rencontre celles-ci :

- Trop exigeant ;
- Mauvaise maitrîse de l'appareil (eos 1N RS et eos 50)
- je suis vraiment nul et je m'en aperçois que maintenant
- je dois revoir les fondamentaux
- me trouver des sujets et donner une cohérence à l'ensemble de mes photos
- Il me faut un grand travail d'instrospection dans le domaine de la photo pour savoir où je veux aller, cela m'indiquera certainement comment je dois construire mon projet photographique, sans quoi je me contenterais de faire quelques photos lambdas, et pour cela autant passer directement au numérique.

toutefois, ces quelques réflexions répondent à l'une de mes questions capitales : Dois-je continuer ? Je répond oui.
J'aime la photo, j'aime entendre le bruit du miroir, mais surtout j'aime ce sentiment que mon sens de l'observation s'aiguise de plus en plus chaque jour. J'aime cette idée que mon âme est une pellicule qui reflète ma sensibilité selon la lumière d'humanité et de beauté que le monde offre à mon oeil, objectif de ma vie.
Il en reste pas moins une chose, tout ce que j'ai pu faire est nul à c...., mais horriblement naze. Mais je persévère. Pour preuve, dans 15 jours je repars en vacances.


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Modifié en dernier par sassi le jeudi 02 août 2007 16:46, modifié 1 fois.
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charan
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par charan »

:D ça me fait penser à un truc lu dans un pub du Donegal il y a quelques années...

" si la pièce se met à tourner, ne vous inquiétez pas et continuez à boire, les effets vont bientot se dissiper"... :D

(bon, c'était en irlandais, of course, mais je l'ai mémorisée en français et je me sens pas de retraduire dans l'autre sens :oops:)

ou:

"c'est en persévérant qu'on deviens père sévère"
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par tErU »

tu t'es oublié un defaut, le majeur meme :

ne postes jamais des vignettes assez grandes !!!!!!!!!

8)


tErU - on se boit un verre quand tu veux sur Toulouse



PS. la gestion de la pdc, c'est ce que je trouve le plus dur en photographie. apres, le cadrage, c'est juste de la rigueur, et un certain gout pour le travail precis de la photo avant declenchement. surtout pour toi qui fait souvent du paysage et qui n'est donc pas pris par le temps rapide du passage d'une voiture de rallye, d'un velo, d'un eclair, d'un pas de danse etc etc...
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Georgesh
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par Georgesh »

:D Bonjour, beaucoup de questions, beaucoup trop à la fois, d' ailleurs.

Il y a des problèmes techniques, probablement les plus faciles à résoudre, comme le flou de bougé, un peu plus difficiles à traiter, le choix de la profondeur de champ ( La question de base pour le photographe...)

Mais, à mon avis, un photographe en action, c' est un observateur attentif de la vie quotidienne, qui éprouve, de temps à autre, des émotions en passant quelquepart, et déclenche à ce moment là, pour faire part de ses émotions. La photo n' a pas une neutralité de carte postale, il faut avoir l' oeil attiré par " l' humain ", se sentir spectateur d' un moment rare et fugitif, capter la vie qui passe comme un flux ( un long fleuve tranquille?), et stopper le mouvement. Lartigue, enfant, a commencé par stopper le mouvement. ( Avec une chambre assez rudimentaire et technique ). Il a centré ses efforts sur la façon de saisir la vie en l' arrêtant. ( photos de sa soeur sautant dans les escaliers, par exemple ). Il avait commencé par maîtriser le choix de la vitesse d' obturation , et du coup, résoud le flou de bougé du photographe et celui de son sujet. 8)
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Georgesh
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par Georgesh »

sassi a écrit : Dois-je continuer ? Je répond oui.
J'aime la photo, j'aime entendre le bruit du miroir, mais surtout j'aime ce sentiment que mon sens de l'observation s'aiguise de plus en plus chaque jour. J'aime cette idée que mon âme est une pellicule qui reflète ma sensibilité selon la lumière d'humanité et de beauté que le monde offre à mon oeil, objectif de ma vie.
Excellente définition de la photo. ça donne envie de continuer... 8)
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MMP
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par MMP »

Les problèmes techniques n'en sont pas. Un bon apprentissage et de la rigueur en viendront aisément à bout.

Mais la photographie n'est pas un fleuve tranquille…

La première question qui doit être posée est pourquoi je photographie. Puis pourquoi je désire photographier tel sujet. Ou pourquoi tel sujet appelle en moi le désir de le photographier.

C'est la question du regard qui se pose. Le regard du photographe est un autre regard. Ce n'est pas celui de qui regarde sans intention particulière mais un regard qui interroge et veut restituer photographiquement un regard qui n'est déjà plus le sujet en lui même. En cela, le regard du photographe se soustrait du monde. Ou soustrait le monde à ce qu'il semble être pour en tirer une réalité qui lui est propre. Invisible donc qu'il désire rendre visible. Photographiquement.

La banalité est la donnée brute de l'existence. Je dirais que c'est sa dimension première. Si le photographe demeure dans la banalité du regard, alors ses photographies seront essentiellement banales. (Au pire des cas de la banalité, il obtiendra la carte postale qui permet à chacun d'être rassuré dans son rapport à la banalité). Ce n'est pas un jugement, mais un fait. Martin Parr est dans la banalité. Mais il porte un regard de photographe sur cette banalité et bouscule cette réalité brute par une vision autre.

A ce stade de la réflexion d'un photographe - par lequel tout photographe est passé et passe souvent au long de sa vie, la lecture des lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke est très éclairante. Sur soi et son rapport au désir de photographier.

S'extraire de la banalité demande une conscience aiguë de la banalité. Pour autant que l'on puisse s'en extraire, ne nous leurrons point à ce propos. Car tout demande à être banal, rien n'épuisant plus le regard au fond que ce qui ne le serait pas. La voie n'est pas dans le choix d'un sujet mais dans la recherche, l'exploration de la conscience de ce qui constitue son regard (quoi de plus banal que le sujet).

Une piste. Tenter d'épuiser le plus anodin des mondes, celui où nous vivons quotidiennement (les voyages ne sont nécessaires qu'aux imagination courtes écrivait une romancière). Baste des lointains, de l'exotisme, des situations prétendument nouvelles car éloignées de notre quotidien (ailleurs n'est que le quotidien des autres, une banalité différente mais en rien dissemblable à la notre). Si le regard photographique existe, le confronter à ce qui semble être l'essence même de la banalité me paraît le meilleur exercice qui soit. Peut être même le seul.
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Neil
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par Neil »

Wahou. :clap:
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charan
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par charan »

MMP, j'aime beaucoup la manière dont tu monte, démonte et remonte, barbotte et surnage dans les contraditions...


c'est Bô :respect:


[... se] confronter à ce qui semble être l'essence même de la banalité [...]
est un superbe programme. ingrat, difficile, déprimant, souvent complètement incompris, mais fascinant. et fondamentalement utile et oublié.
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par tErU »

MMP, il a bouffé un bonze au ptit dej, j'adore. 8)
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par GroovyBrownie »

:)

ça fait du bien!

:)
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par MMP »

Un bonze, je ne sais pas. Je penserais plutôt à cette idole a qui on a coupé les paupières pour que jamais elle ne puisse fermer les yeux. Il me semble que la photographie tient de cela en tout cas. Pas de la beauté. Ni de l'idée. Et encore moins de l'humain qui n'est qu'une interrogation au fond de laquelle tout se perd.

La banalité a trait au désespoir. Un état de lucidité. Le beau est une idée qui ne peut avoir court que dans les livres de philosophie. Ou de les vieilles scies du romantisme et autres avatars d'une humanité paumée face à elle même. Le monde s'en fout pas mal de la beauté. Je photographie car je ne peux pas faire autrement que de photographier. Ca aussi le monde s'en fout.

Le monde est un silence étrange que les mots tentent de circonscrire. La photographie également. Et personne n'a le mot. Ou la photographie.
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par charan »

tErU a écrit :MMP, il a bouffé un bonze au ptit dej, j'adore. 8)
et un autre au déjeuné...
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Georgesh
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par Georgesh »

:D N'empêche que dans cette banalité du quotidien, dans le tourbillon des vies terre à terre, il y a de temps à autre des instants de révolte signés par des poètes un peu plus attentifs ou un peu mieux réveillés. Parmi ces accoucheurs , les photographes qui captent un peu d' humanité. 8)
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par MMP »

Goergesh a écrit :N'empêche que dans cette banalité du quotidien, dans le tourbillon des vies terre à terre, il y a de temps à autre des instants de révolte signés par des poètes un peu plus attentifs ou un peu mieux réveillés. Parmi ces accoucheurs , les photographes qui captent un peu d' humanité.
Je respecte éminemment ce point de vue. Sur lequel nous nous sommes déjà rencontré il y a peu . . ., et auquel je ne crois pas.
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Georgesh
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par Georgesh »

:D Oui, je sais. Mais Gerda Taro et Capa en Espagne?
En tout cas, merci pour tes remarques. J' essaye d' entrer dans ta démarche. J' ai pris note de ton post pour réfléchir à tête reposée sur le regard du photographe qui se soustrait du monde, qui s' extrait de la banalité quotidienne.
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par Malo »

Superbe échange... :respect:

Je me sens plutôt en phase avec les propos de MMP (si je les ai bien compris :oops: ), je pense que nous nageons tous dans la banalité, et que nous aménageons tous notre manière d'être pour la rendre supportable. Certains adopterons des solutions dites créatives, d'autres actives ou encore normatives... Mais je pense finalement qu'il n'y a pas de hiérarchie là dedans mais une nécessité intrinsèque pour chaque être humain d'adapter sa façon d'être à une réalité difficilement supportable: nous nous voulons tous uniques et immortels et nous nous savons tous semblables et mortels...

La photogaphie est peut-être finalement une façon de composer avec cette contradiction, une nécessité pour certains, comme l'action ou la foi le seront pour d'autre. Une sorte de solution pour retenir ce temps et ce monde qui nous échappe, et qui nous donne l'illusion d'y parvenir. Le beau est sans doute une utopie confortable à laquelle on s'accroche pour s'extraire de sa médiocrité.

Pourtant je pense que c'est en acceptant notre médiocrité, que l'on s'ouvre réellement aux autres et que l'on accepte de les regarder tels qu'ils sont, si proche de nous finalement dans leurs défaillances.
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par MMP »

Georgesh a écrit :Oui, je sais. Mais Gerda Taro et Capa en Espagne?
Ne sont-ils pas la marque de la totale impuissance de l'acte militant ? pour autant que l'on puisse qualifier leurs photographies de militantes.

& l'action - guerrière ou non, n'est-elle pas un échappatoire à la banalité ?

Est-ce vraiment la fin qui justifie l'action ou, plus simplement et de façon bien moins idéaliste, le cancer du banal ? …
sassi
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par sassi »

MMP est d'une richesse intellectuelle incroyable, mais comme disait Charan il nage dans ses contradictions. Je partage une partie de tes points de vue sur la photo et plus particulièrement sur l'humain dans sa globalité. Mais il en ressort que ta pensée nous plonge dans un déterminisme qui ne dit pas son nom et se résigne à adapter la fatalité comme seule voie acceptable et normale. Je ne suis pas adepte de la pédagogie de la résignation et encore moins de celle de la fatalité. Le photographe a un rôle social dans nos sociétés, tout comme l'écrivain, ou comme le maçon ou d'autres encore. Il donne à voir par son regard, par l'acuité de sa vision un monde que d'autres ne pourraient aborder, ne saurait voir, ou n'imaginerais même pas toucher du bout du doigt tant les antagonismes sont forts. Une image parle parfois mieux qu'un discours, et le photographe qui l'a prise donne plus de poids à un argument que l'humanité dans son entièreté ne peut qu'accepter. L'échec du message ne viendra pas du photographe ou bien de ses admirateurs, mais de forces extérieures supérieures à la démarche de construction d'un monde juste.

La photographie n'est pas juste un regard, pour moi historien elle est un des multiples supports de la Vérité (quand celle-ci n'est pas faussée bien sur). Elle affirme la force des regards, la détermination des combats, la lutte, le Vrai (mais ça c'est un autre débat). combien de photos n'avons nous pas rencontré dans lesquelles nous pouvions voir sur le regard de ces hommes et de ces femmes qui luttaient pour le Pain, la Paix et la Liberté en 1936 ? Combien de photographes ont figés dans l'éternité l'âpreté de la condition ouvrirère des mineurs de fonds. Quelles interrogations nous sont venues à l'esprit suite à l'observation attentive de ces clichés ? Pour ma part j'ai toujours eu admiration pour les "sujets" photographiés et respect pour le photographe qui a su retranscrire ce que je n'aurais jamais pu et ce que je ne rencontrerais jamais de mon existence. Pour certains ces photos sont banales, mais finalement c'est juste notre attention qui est banale, notre intérêt pour le sujet.

MMP lorsque tu parles d'un banal ici et ailleurs, la force de la photographie, et d'autres courants artistiques ou des sciences humaines est de les confronter pour montrer l'universalité de la déchéance humaine, de l'exploitation, de la misère. On ne peut dire "ailleurs n'est que le quotidien des autres, une banalité différente mais en rien dissemblable à la notre." C'est faux ! Ailleurs c'est la différence qui montre que l'homme est doté d'une intelligence incroyable pour s'adapter aux difficultés que l'économie-monde impose à la majorité des habitants de cette planète. Et le photographe doit montrer que si ailleurs c'est une réalité finalement semblable dans le fond, la forme est toute autre. Ce qui peut nous unir au contraire nous sépare.

La photographie, comme je la vois pour moi, doit me servir à aller vers des sujets sociaux. tErU, lorsque tu me dis que je ne fais "que" des paysages, c'est parce que, comme je te l'avais expliqué quand nous nous sommes vus, je veux d'abord maîtriser les techniques photographiques pour me sentir capable d'aborder d'autre sujets. Peut-être que je devrais directement donner dans la photographie sociale plutôt que dans la photographie paysagère qui sait. J'ai mon projet, et je veux me tenir àune démarche mûrement réfléchie. Maintenant je n'ai jamais dit, et encore moins cru, que cela serait facile. Y aurait-il du plaisir si ça l'était ?
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par MMP »

sassi a écrit :MMP est d'une richesse intellectuelle incroyable, mais comme disait Charan il nage dans ses contradictions…
Sans doute… y plonge même…
sassi a écrit :Mais il en ressort que ta pensée nous plonge dans un déterminisme qui ne dit pas son nom et se résigne à adapter la fatalité comme seule voie acceptable et normale.
Exact. Je l'assume.
sassi a écrit : La photographie n'est pas juste un regard, pour moi historien elle est un des multiples supports de la Vérité (quand celle-ci n'est pas faussée bien sur).
La parenthèse résoud la principale.
sassi a écrit :MMP lorsque tu parles d'un banal ici et ailleurs, la force de la photographie, et d'autres courants artistiques ou des sciences humaines est de les confronter pour montrer l'universalité de la déchéance humaine, de l'exploitation, de la misère.
La seule universalité est la camarde.

Quant à la condition humaine,

Une banalité sans fond...

(Ou une vague histoire de singes.)
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Re: je doute donc... je stagne....

Message par tarabucetta »

Je trouve que cette chanson de Brassens rejoint à point nommer, vos échanges d'aujorud'hui :

"Le Pluriel


" Cher monsieur, m'ont-ils dit, vous en êtes un autre ",
Lorsque je refusai de monter dans leur train.
Oui, sans doute, mais moi, j'fais pas le bon apôtre,
Moi, je n'ai besoin de personn' pour en être un.

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Dans les noms des partants on n'verra pas le mien.

Dieu ! que de processions, de monomes, de groupes,
Que de rassemblements, de cortèges divers, -
Que de ligu's, que de cliqu's, que de meut's, que de troupes !
Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert.

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Parmi les cris des loups on n'entend pas le mien.

Oui, la cause était noble, était bonne, était belle !
Nous étions amoureux, nous l'avons épousée.
Nous souhaitions être heureux tous ensemble avec elle,
Nous étions trop nombreux, nous l'avons défrisée.

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Parmi les noms d'élus on n'verra pas le mien.

Je suis celui qui passe à côté des fanfares
Et qui chante en sourdine un petit air frondeur.
Je dis, à ces messieurs que mes notes effarent :
" Tout aussi musicien que vous, tas de bruiteurs ! "

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Dans les rangs des pupitr's on n'verra pas le mien.

Pour embrasser la dam', s'il faut se mettre à douze,
J'aime mieux m'amuser tout seul, cré nom de nom !
Je suis celui qui reste à l'écart des partouzes.
L'obélisque est-il monolithe, oui ou non ?

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Au faisceau des phallus on n'verra pas le mien.

Pas jaloux pour un sou des morts des hécatombes,
J'espère être assez grand pour m'en aller tout seul.
Je ne veux pas qu'on m'aide à descendre à la tombe,
Je partage n'importe quoi, pas mon linceul.

Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
Est plus de quatre on est une bande de cons.
Bande à part, sacrebleu ! c'est ma règle et j'y tiens.
Au faisceau des tibias on n'verra pas les miens."


:D Merci à vous, pour m'avoir un peu éveillé, pauvre inculte que je suis.
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