
Boro c'est un personnage créé par Frank et Vautrin. Reporter photographe, au teint brun et à la démarche claudiquante, il parcourt le monde dans les années 30. Ses différentes aventures sont faciles à lire, ce sont des polars bien ficelés.
Mais pourquoi une telle pub ? Eh bien parce que les bouquin font une large place à la photo. Boro ne se sépare pas de son Leica, et de longs paragraphes expliquent sa prise se vue, ses réglages, sous des termes assez techniques qui devraient vous plaire...
Allez en prime, un petit extrait. Il s'agit du sixième chapitre du premier bouquin de la série. Ici, Boro voit pour la première fois en vrai un Leica. Le coup de foudre !


L'opérateur affina ses réglages tandis que son compagnon dirigeait Maryika vers le mur attenant à la chambre à coucher. Puis il revint vers son matériel, fourragea dans une sacoche en cuir et exhiba son appareil. Aussitôt, Boro fit un pas en avant. L'autre jeta un coup d'œil dans sa direction.
- Montrez, dis le jeune homme en tendant la main.
Surpris, le photographe hésita une seconde avant de lui présenter l'appareil. Boro le prit, le tourna, le retourna, examina la viseur, plaça son œil derrière l'objectif.
- Un Leica modèle C, murmura-t-il, émerveillé. Le premier Leica à monture vissée !...
Maryika l'observait, stupéfaite et ravie de redécouvrir chez lui cette part d'enfance qu'il avait dissimulée depuis son retour. Les deux Allemands ne bronchaient pas.
- Le plus bel appareil du monde, dit Boro en testant le déclencheur. Et on le tient d'une main !
Avec la fébrilité d'un gosse qui découvre un cadeau d'anniversaire, il entreprit de dévisser l'objectif – un 35 mm Elmar ouvrant à 3,5 – et se tourna vers le propriétaire du Leica.
- Quels sont les autres « cailloux » qu'on peut caler là-dessus ? Demanda-t-il avec un regain d'intérêt. Une longue focale ?
- Oui, répondit l'autre. Un 135 mm qui ouvre à 4,5 et j'ai aussi un 50 Hektor qui descend à 2,5.
- Quelle merveille ! Moi, j'ai un Voigtländer Bessa avec un Volgtar 6,3. Vieille conception ! Vieux !
L'Allemand acquiesça.
- Et lourd, aussi. Le soufflet est mauvais...
Maryika s'approcha du photographe et lui posa une question à voix basse. Celui-ci répondit puis tendit la main en direction de Boro qui, déçu, lui rendit son appareil.
(Boro, La femme de Berlin, sixième chapitre "Le Leica")
Mathias/Ness