Après pratiquement un an de lecture assidue, je saute dans le grand bain de révélateur...
Non sans, avant toute chose, louer ce forum pour sa remarquable et constante qualité tant sur la forme que sur le fond. La richesse d'informations y est telle que, via la fonction recherche, j'ai toujours pu trouver les réponses aux questions techniques que je me suis posées.
Je vais tenter de faire une présentation la plus synthétique possible.
Genre photographique : comme mon pseudo l'indique, je suis friand de lieux abandonnés tels qu'usines, commerces, hôpitaux, stations services et bâtiments divers, je traque les anciens murs peints publicitaires, les matériels de transport ferroviaire, routier, fluvial ou aérien réformés et plus généralement tout vestige de la société occidentale fourmillante et prospère d'entre la révolution industrielle et les Trente Glorieuses. Bien sûr, je saisis par ailleurs chaque opportunité de coucher sur la pellicule ici un paysage ou là un portrait. La photo de rue m'attire énormément mais j'y suis hélas peu à l'aise pour des raisons que j'ai déjà maintes fois vues évoquées et débattues ici-même, inutile donc de développer.
Matériel de prise de vue : je joins une petite illustration à mon propos, c'est un cliché de smart-phone, et vous prie d'ores et déjà de m'en excuser, mais c'était la solution la plus simple pour avoir tous mes boîtiers sur un même tableau...

De gauche à droite vous aurez reconnu un FTB noir, un FTBn argent, un F1n (pas le New hein, le old-F1...n), un folding Agfa Billy (de mon grand-père), un Voigtländer Bessamatic Deluxe, un Olympus OM-10, un Voigtländer Vitoret. Et au centre, devant, un Pikkari (Konica C35EF) pour le "spray and pray". À la réflexion j'en ai oublié un (et donc tant qu'à faire j'aurais pu prendre la photo avec !), à savoir le Pentax Program-A de mon père. Bref, un parc un peu hétéroclite constitué pour partie d'appareils récupérés dans la famille et pour autre partie de bonnes opportunités, comme par exemple l'OM-10 fonctionnel avec deux zooms, un flash et la sacoche pour 12 euros chez Emmaüs ! C'eût été dommage de le laisser pourrir sur son étagère, autant le farcir d'une bobine de temps à autre pour lui dégourdir l'obturateur. Plus sérieusement, "Je suis Canon" et n'utilise régulièrement que les FTB (un boîtier que je conseille chaudement à tout débutant comme moi pour son ergonomie et sa fiabilité qui sont exceptionnelles), et surtout le F1 qui est une pure merveille. J'ai acquis le mien pour une centaine d'euros alors qu'il valait deux ou trois mois de salaire quand j'étais minot ! Certes il est encombrant, lourd et bruyant (surtout motorisé), mais après 38 ans de bons et loyaux services, il fonctionne encore avec une précision chirurgicale, bien loin de l'obsolescence programmée... Côté objectifs, je ne dispose que du tout-venant pour débutant en 28-50-135 et 200. C'est le problème dans le système Canon FD, il n'y a pas de demi-mesure : le basique est très abordable, le lumineux est rapidement hors de prix, mais j'y viendrai tout de même je pense.
Le Bessamatic m'a permis d'apprendre la Sunny F16 vu que la cellule est partie aux fraises depuis belle lurette. Mais cela reste un superbe reflex vintage que j'affectionne, à la mécanique impressionnante et digne de la haute horlogerie suisse (si on fait abstraction du Synchro-Compur qui est prompt à se gommer).
Matériel de labo : je me suis monté un petit labo N&B amovible dont le montage/démontage ne nécessite pas plus de dix minutes car, comme beaucoup d'amateurs, je n'ai hélas pas de pièce dédiée. L'appareillage (agrandisseur, margeur, contacteuse, etc.) est issu de récupérations, le petit matériel tout comme la chimie et les consommables sont achetés chez Lionel. Il ne me manque qu'un compte-pose pour bien faire mais sinon, sans être le grand luxe, ce petit labo me permet de prendre beaucoup de plaisir à réaliser mes développements et tirages et c'est bien là l'essentiel.
Projets : j'ai toujours la tête pleine de projets et en réalise beaucoup... hélas serait tenté de dire mon entourage. En matière de photo, je m'étais pourtant interdit de toucher au moyen format, ayant déjà bien assez à apprendre en 135. Cela dit, à force de vous lire et d'admirer vos réalisations, je pense l'année prochaine faire le crakator pour un Yashica Mat 124 qui, à la lumière de nombreux témoignages sur le forum, me semble être un bon compromis 6x6 entre les russeries type Kiev88 à finir de monter soi-même et les délicieux mais déraisonnables (pour un débutant s'entend) Rolleiflex ou Hasselblad. Je bave littéralement sur le Voigtländer Bessa III 667 mais là on entre dans le domaine, non plus du projet, mais du fantasme...
Conjointement, j'envisage de m'équiper pour les développements/tirages couleurs. Car bien qu'étant un inconditionnel du N&B, force est de reconnaître que la couleur a parfois son charme, pour la rouille (urbex inside) ou les nuances automnales par exemple. Mais la Jobo CPE2, le kit C41 et un nouvel agrandisseur représentent un bel investissement, non seulement financier mais aussi et surtout en terme d'encombrement. À voir...
Enfin, j'aimerais aussi me trouver un bon télémétrique pour me changer de mes gros reflex et ainsi varier les plaisirs. Mais là, au risque de me fâcher avec 80% des utilisateurs du forum, je vais le dire, non j'hésite, si je le dis quand même : je ne suis pas fan des Leica que je trouve carrément sur-évalués...
Bien entendu je ne suis pas non plus totalement objectif (si je puis dire) et, connaissant désormais la qualité inébranlable de mes trois Canon, c'est un Canon 7 qui me ferait le plus plaisir. Le problème cependant, c'est que si le boîtier en lui-même reste abordable, ce sont les objectifs Canon M39 qui sont devenus hors de prix (rhââ le 50 f0.95... joyau absolu pour Canon addict) !
En conclusion, après avoir énormément appris dans l'ombre du forum grâce à vous tous, je suis réellement heureux de sortir de ma chambre noire et d'échanger à propos de notre passion commune. Comme je le pense : la photo argentique est parfois décourageante, souvent stressante mais toujours passionnante...
Bien amicalement et bon "clic-clac" à toutes et tous,
Cyrill.