Mardi 19 mars 2024
Prix du film Kodak T-MAX 400 |
Depuis l'introduction en 1954 de la Kodak TriX, premier film « rapide », le marché des films rapides noir et blancs était dominé par la Kodak Tri-X et sa cousine d'Ilford, la HPx (x=3, 4 ou 5) utilisant la même technologie traditionnelle, se traduisant par un grain marqué, signature (souvent appréciée) de ces pellicules.
Dans les années 80, Kodak a introduit avec les films TMax une innovation majeure, issue des progrès apparus sur les pellicules couleurs : la technologie des grains tabulaires, dits grains T. Ces grains disposant d'une forme aplatie « captent » mieux la lumière, et offrent donc un meilleur rendement. La conséquence est qu'à sensibilité égale, ils peuvent offrir un grain moins marqué, plus fin, et une meilleure netteté. Initialement décriée (habituel syndrome du « c'était mieux avant ! »), elle a finalement trouvé sa clientèle qui apprécie ses qualités de précision et de discrétion de grain, sans sacrifier la sensibilité.
La Kodak T-Max 400 est désormais proposée à prix voisin de celui de la Kodak TriX (ce n'était pas le cas à son lancement). Le nom de code de la T-Max 400 est TMY (la TMX étant la T-Max 100, et la TMZ la T-Max 3200). C'est cette dénomination qui est marquée sur les bords du film.
Les négatifs T-Max 400 délivrent de belles images, avec un grain fin, homogène et régulier (pas de « paquets »). La précision des détails est excellente. Si l'on met de coté les critiques portant sur son grain que certains trouvent trop régulier (on aime ou on n'aime pas), ces qualités ont toutefois un revers : une moindre souplesse. Si les TriX et HP5 sont des vrais films tout terrain, tolérant plutôt bien les erreurs d'exposition ou de développement, la T-Max est plus exigeante en la matière : le sur développement ou le sous développement, tout comme la surexposition ou la sous exposition, se traduiront immédiatement par des images plus difficile à tirer et à exploiter. En particulier, le surdéveloppement se traduit par des hautes lumières peu esthétiques, avec un grain qui devient assez visible (non fondu). Mesure de lumière précise, et développement rigoureux sont nécessaires pour tirer pleinement parti des qualités du film. Le traitement poussé est possible, mais l'intérêt est limité, autant se tourner vers son excellente grande soeur la T-Max 3200 (exposée à 1600).
Malgré ses qualités, la T-Max 400 n'a pas remplacé les TriX et HP5, loin s'en faut, les amateurs d'un grain plus visible mais jugé plus esthétique, ainsi les photographes désireux d'une grande souplesse d'utilisation restant adeptes des films traditionnels. Mais la T-Max a séduit de nombreux utilisateurs pour sa précision et sa finesse de grain. Personnellement, je la trouve bien adaptée aux sujets pour lesquels la qualité de lumière est bien contrôlée (studio) ou pour lesquels le grain peut gêner (paysages).
Kodak recommande un révélateur dédié, le T-Max (original, comme nom, non ?), à utiliser en dilution 1+4, 9mn à 24 degrés (température conseillée). Assez onéreux, il donne de très bons résultats si le développement est minutieux. Cependant les Tmax ont été étudiées sensitométriquement par Kodak autour du D76, puis de l'X-tol. Donc tout révélateur correctement utilisé donnera de bons résultats.
Les durées de développement données sont des temps de base indicatifs, pour un contraste normal (gamma environ 0,65) qui peuvent nécessiter un ajustement en fonction du matériel et des besoins de chaque utilisateur. Durées établies pour un traitement en petite cuve manuelle, à une température de traitement de 20°C, agitation 5 retournements toutes les 30 secondes.
La Tmax 400, comme ses consoeurs TMX et TMZ, demande un temps de fixage assez long. Un bon repère est la coloration rosée qui subsiste longtemps sur le support du film. Si elle est encore présente (aucun impact sur la qualité d'image), le fixage est probablement insuffisant. Dès qu'elle disparaît, il y a risque de fixage excessif (avec perte de détails dans les ombres) si le fixage est significativement prolongé.
Révélateur | Dilution | Durée de développement |
---|---|---|
Kodak T-Max | 1 + 4 | 6 minutes (24°) |
D 76 | stock | 8 minutes (20°) |
D 76 | 1 + 1 | 12 1/2 minutes (20°) |
X-Tol | stock | 6 1/2 minutes (20°) |
HC-110 | B | 6 minutes (20°) |
Microdol-X | stock | 10 1/2 minutes (20°) |
Rodinal | 1 + 49 | 10 minutes (20°) |
Voir la fiche Kodak Professionel T-MAX (PDF 483 Ko).
Voir le site Kodak France.
Voir prix du film Kodak T-MAX 400 |
Article réalisé d'après une contribution de tipi