Mardi 19 mars 2024
Le Miranda Auto Sensorex EE est l'un des derniers modèles d'une gamme d'appareils photo reflex 24x36 d'une marque assez peu réputée et pourtant très créative, puisque dans une période relativement courte (les années 60 et 70) elle a conçu et réalisé un très grand nombre d'appareils d'excellente qualité ; à noter en particulier que la plupart étaient des appareils photo reflex 24x36 qui avaient des systèmes de visée interchangeables (capuchon de viseur de poitrine, pentaprisme, loupe de visée, etc.).
Le Miranda Auto Sensorex EE, à l'instar du Konica AutoReflex T, est un appareil « mécanique » qui offre un automatisme électromécanique de l'exposition avec « priorité à la vitesse ». Il peut donc fonctionner « manuellement » sans pile. Mais il a une cellule CdS derrière l'objectif, et quand il y a une pile, le courant qui traverse cette cellule actionne un galvanomètre, dont on voit d'ailleurs l'aiguille dans le viseur, devant une échelle des diaphragmes. En sélectionnant sur le barillet des vitesses une sensibilité de film et une durée d'obturation, en fonction de la lumière mesurée, l'aiguille s'immobilise en face d'un diaphragme donné. En mode automatique, quand on appuie légèrement sur le déclencheur, le galvanomètre est mécaniquement bloqué sur cette valeur, et par un jeu de cames, le diaphragme ainsi mémorisé est transmis mécaniquement à l'objectif. Si on continue à appuyer sur le déclencheur, l'objectif se ferme au diaphragme sélectionné, l'obturateur se déclenche et la photo est prise.
Au contraire du Konica AutoReflex T dont la cellule est dans le viseur, le Miranda Auto Sensorex EE la localise derrière le miroir (comme les Topcon RE), ce qui permet de les utiliser avec n'importe quel système de visée (qui sont interchangeable comme sur le Topcon RE Super) ; et DE PLUS !!! il y a dans ce Miranda deux cellules commutables, l'une pour une mesure globale et l'autre pour une mesure spot. C'est le « nec plus ultra » de l'époque.
Le Miranda Auto Sensorex EE a un obturateur à rideaux textile se déplaçant horizontalement avec une vitesse de translation (ou de synchro flash) de 1/60 de seconde.
Sur le dessus du boîtier, le barillet des vitesses est placé sur le levier d'armement rapide. Il comporte toutes les valeurs de la progression normalisée du 1/1000 à la seconde et B. Suivant une conception habituelle, c'est aussi sur ce barillet qu'on affiche la sensibilité du film.
La commutation de la cellule est sous la manivelle de rembobinage du film. Elle a 4 positions : contrôle de la pile, OFF, mesure globale et mesure spot.
Le viseur reflex a un miroir à retour rapide, et des systèmes de visée interchangeables : au choix, capuchon de viseur de poitrine, pentaprisme ou loupe de visée. Sur le bord droit de l'image on voit l'aiguille du galvanomètre devant une échelle de diaphragmes ; cette échelle porte aussi un repère d'ouverture max qui s'ajuste automatiquement en fonction de l'information transmise mécaniquement par l'optique montée sur le boîtier -et qui en interne adapte aussi les performances de la cellule.
Bien sûr, le Miranda Auto Sensorex EE utilise des optiques tout à fait spécifiques à cet appareil automatique ; en effet, ils comportent diverses commandes spécifiques chargées des couplages de l'automatisme avec le boîtier et de l'ajustement des performances de la cellule à la luminosité des optiques (car les mesures se font à pleine ouverture). Mais d'autres optiques à baïonnette Miranda des générations précédentes peuvent être utilisées, sans l'automatisme.
Article réalisé d'après une contribution de Paul KOPFF