Mardi 19 mars 2024
Cette fois, l'on quitte le mythe et la légende, pour aborder la réalité, et l'excellence. Comme son nom l'indique, il est suisse, c'est à dire extrêmement ingénieux, bien conçu et réalisé, d'une qualité mécanique (et optique) sans tâche. Bref, une pleine réussite, dont le prix est (hélas) à la hauteur des qualités réunies.
Premier avantage sur le Tessina, le fait qu'il emploie le film 35mm normal, bien qu'il faille placer cette pellicule dans un carter spécial, pour le chargement de l'appareil. De plus, comme ce carter est bien plus mince que la cartouche standard, il faut limiter la longueur de pellicule à une vingtaine de vues (au format spécial de 14 x 21mm, donc proche du demi-format 18 x 24mm de l'Olympus Pen). Ce qui implique un certain nombre de manipulations préalables, à moins de trouver un fournisseur de films pré-conditionnés dans les carters spéciaux du Tessina.
Utiliser du film 135, c'est disposer de la gamme la plus large d'émulsions différentes et adaptées à des usages particuliers. Depuis les classiques films N&B ou couleurs (à haute ou basse sensibilité), en passant par les variantes infrarouges (N&B ou couleur), les pellicules à très haute définition, etc. C'est aussi pouvoir utiliser du matériel de développement et d'agrandissement standard, sans parler de la possibilité de faire des agrandissements à très grands coefficients, avec une bonne netteté (même à partir de négatifs 14 x 21mm). En résumé, que des avantages.
Toutefois, utiliser la pellicule 135, et la faire tenir dans un boîtier miniature, ce n'est pas simple. Mais, le concepteur à eu recours à une solution aussi élégante qu'efficace: un miroir de renvoi à 90° du faisceau lumineux issu de l'objectif, ce qui fait gagner de précieux centimètres. À ce sujet, précisons que la focale est de 25mm (avec une ouverture maximale de f/2,8), ce qui assure une superbe profondeur de champ en rapport, c'est tout dire. La mise au point minimale étant de 30 cm (idéal pour photographier des documents standards, secrets ou pas). La visée est possible par un viseur optique, lui aussi avec renvoi à 90° (un peu comme sur un Lubitel), à moins que l'on préfère l'utiliser en viseur de Galilée. Du côté de l'obturateur, pas de rideaux miniatures mais un obturateur à guillotine, donnant les vitesses de la demi-seconde au 1/500ème. Et, ce n'est pas tout: pour faciliter (accélérer) la cadence de prise de vue, mais surtout pour éviter la nécessité d'un armement et d'un avancement du film manuel (donc peu discret), il y a un mini-moteur mécanique qui se charge de tout.
Avec toutes ces qualités, il a fait un tabac, chez les membres des "services", mais il a aussi été très apprécié des amateurs éclairés. S'il vous tente, point n'est besoin de recourir au marché de l'occasion, car il est toujours fabriqué, aux USA, pour un prix qui se situe dans la même tranche que pour un Leica M (avec son optique), si vous voyez ce que nous voulons dire... Vous êtes toujours partant ? Cherchez sur Internet avec les mots clés "Tessina" et "Heitz", vous trouverez vite.
Un dernier commentaire, pour citer quelques accessoires, dont le premier et indispensable est un chargeur "plein jour", pour transférer la pellicule 135 d'une cartouche standard dans le carter spécial Tessina. Sinon, il y a: un bracelet support, un viseur à cadre, un prisme de visée, une loupe de visée, un adaptateur pour jumelles (comme c'est le cas avec le Tessina).
Si le Tessina est un bijou, c'est un bijou de précision, et solide comme un roc suisse. D'ailleurs, il est garanti à vie... Naturellement, il est conseillé de ne pas l'amener partout, pour les mêmes raisons que le Tessina (risque de problèmes avec les services de sécurité du pays visité).
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Article réalisé d'après une contribution d'hyperfocale.