Mardi 19 mars 2024
Il existe deux domaines d'applications de la photographie et du cinéma (argentiques et numériques), qui ouvrent sur des univers passionnants: l'ultra accéléré et l'ultra ralenti.
C'est tout le contraire de l'ultra accéléré. Cette fois, on rend observable des phénomènes trop brefs pour être visibles à l'oeil nu. Comme ces images archi-connues de gouttelettes de lait tombant dans ce même liquide en formant des couronnes éphémères. Ou bien une balle coupant en deux une carte à jouer...
La solution la plus simple à mettre en oeuvre (pour faire de l'ultra ralenti) est la photographie, avec un boîtier classique et un bon flash à computer. En effet, certains de ces flashs peuvent donner des éclairs d'une brièveté d'un millième de seconde, mais aussi d'un cinq millième de seconde, voire d'un dix millième de seconde (ou moins encore). Il suffit d'opérer dans un endroit sans trop de lumière incidente et de régler son appareil sur sa vitesse de synchronisation flash maximale. Autre contrainte, le sujet doit être de petite taille et le flash électronique placé à la distance minimale possible (plus la distance sujet-flash est courte, plus l'éclair est bref). Même si la vitesse de synchronisation de l'appareil est aussi basse que le 1/30ème de seconde, comme l'on opère dans un contexte très sombre, la pellicule n'est réellement impressionnée que pendant l'éclair du flash, donc un millième de seconde ou moins, et le sujet est enregistré sur ce très bref laps de temps, comme si la prise de vue avait été aussi courte.
Bien entendu, reste le problème de l'activation du flash, juste au bon moment, ce qui est impossible à la main (les réflexes étant trop lents). C'est toujours l'électronique qui apporte la solution: un système de détecteur par cellule photoélectrique qui commande le flash en temps utile, après essais, réglages, et étalonnages.
Si l'on travaille dans l'obscurité complète, on peut même faire de "l'open flash": ouverture préalable de l'obturateur en pose, déclenchement du flash (une ou plusieurs fois), fermeture finale de l'obturateur. Avec plusieurs flash qui sont activés en succession rapide, l'on obtient plusieurs impressions du même sujet sur la même image, c'est un début de la stroboscopie.
A ce sujet et si l'on n'a pas besoin d'un enregistrement de la scène, mais juste de son observation visuelle, et que le phénomène concerné est cyclique (moteur, hélice...), un simple stroboscope suffit. L'on en trouve de très simples à monter en kit, pour quelques euros.
Dès que l'on veut obtenir une vraie séquence, plutôt qu'un simple lot d'images, il faut travailler avec un caméscope ou avec une caméra de cinéma. Mais, les possibilités de ralenti sont alors assez limitées, et d'un coefficient maximal de quatre ou cinq pour la plupart des modèles argentiques. Il faut aussi prendre en compte la consommation de film qui en découle, même pour de courtes séquences.
Très loin, mais avec des moyens très spéciaux. Des cadences de mille, dix mille, cent mille, un million d'images par seconde sont alors possibles.
Article réalisé d'après une contribution d'hyperfocale.