Proxiphotographie

Mardi 19 mars 2024


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La proxiphotographie

C'est le point d'entrée dans le domaine de la prise de vue de petits sujets, photographiés de près, comme l'indique le terme. En règle générale, il est considéré que la proxiphotographie s'étend entre les rapports de reproduction 1:10 à 1:1. Autrement dit, quand l'image du sujet (telle qu'elle est enregistrée sur la surface sensible) présente des dimensions comprises entre 1/10ème et 10/10ème de la taille physique du sujet considéré.

En deçà du rapport 1:10, l'on est encore dans le cas général (photographie classique), et au-delà du rapport 1:1 (10/10ème) l'on entre dans le champ de la macrophotographie, abordée plus loin.

Pourquoi ne raisonne-t-on pas en termes de distances au sujet, plutôt qu'au moyen des rapports de reproduction ? Parce que, pour un même rapport dimensionnel image/sujet, la distance plan du film/sujet (donc, la distance de prise de vue) varie en fonction de la longueur focale de l'optique utilisée. Plus cette focale est grande, et plus la distance plan du film/sujet est grande, pour un rapport de reproduction donné. Il en découle qu'un téléobjectif permet de travailler de plus loin qu'une optique normale (50 mm en format 24 x 36), et d'encore plus loin qu'avec un grand-angle, pour une même image sur le film.

Pourquoi parler de la distance plan du film/sujet, plutôt que de la distance lentille frontale/sujet ? Parce que les calculs et les tables de mise au point sont toutes établies sur la première combinaison, et que l'on évite ainsi de devoir intégrer dans ces calculs l'ajout correspondant à la parfois forte extension du corps de l'optique (le tirage) par rapport à sa position de repos (mise au point sur l'infini).

Pratiquer

L'appareil

Comment pratiquer la proxiphotographie ? La possession d'un appareil reflex mono-objectif facilite le travail, puisque l'on est sûr de la parfaite mise au point sur le sujet, que l'on peut avoir une idée de la profondeur de champ effective (bouton de test de la profondeur de champ, ou passage en mode ouverture réelle), et aussi que l'on évite tout risque de décalage (parallaxe) entre l'image vue dans le viseur et celle enregistrées sur le film.

Cependant, il est également possible de travailler avec un appareil (compact ou non) à viseur séparé. D'abord, parce que certains d'entre eux sont équipés d'un télémètre pouvant fonctionner à faible distance, et dont la version la plus perfectionnée intègre aussi un mécanisme de compensation de la parallaxe. Ensuite, et à défaut de ce télémètre intégré, parce que l'on peut parfois s'en procurer un, fourni en accessoire de la marque de l'appareil. Enfin, et au pire, parce que l'on peut s'aider de certains dispositifs (bricolés ou manufacturés), comme le statif de reproduction et les piges.

Quel format utiliser ? Le format 24 x 36 est économique en coût des surfaces sensibles, et les pellicules correspondantes permettent une plus grande autonomie. Les équipements et les accessoires sont moins onéreux et moins encombrants que pour les formats supérieurs. Le format 6 x 6 est apte à donner des négatifs ou des positifs plus grands et donc plus détaillés (à film et qualité des matériels identiques). Certaines chambres photographiques peuvent être employées, si leur soufflet et leur rail autorisent l'accès aux tirages nécessaires.

Tous les autres formats (6 x 9, 110, 126, 127...) ne sont guère sollicités, pour différentes raisons, dont la rareté des caractéristiques nécessaires et/ou la faible qualité des images obtenues.

Avec les appareils reflex, remplacer le verre de visée standard par un verre dépoli uniforme, et mieux encore par un verre clair réticulé, sera un bon moyen de faciliter l'observation, d'aider le cadrage, et surtout de maîtriser la précision de la mise au point.

Les aides mécaniques à la mise au point

Pour mémoire, le statif de reproduction (en règle générale vertical, mais parfois horizontal) est un assemblage mécanique ressemblant fortement à celui soutenant le corps de tout agrandisseur normal : une plaque de dimension plus ou moins grande, surmontée d'une colonne pourvue d'un mécanisme de translation le long de la dite colonne, plus un système de fixation du boîtier photographique. Les modèles les plus complets sont également équipés de systèmes de maintien de dispositifs d'éclairage (lampes floods, flashes).

Les statifs de reproduction étant d'un prix souvent conséquent, il est bon de savoir qu'en fabriquer un est facile, sans grande expertise en bricolage, ni outillage complexe. Encore plus heureux : la plupart des agrandisseurs peuvent directement (ou après de légères adaptations) faire office de statif. Le plus souvent, la seule opération à accomplir est de démonter le corps de l'agrandisseur et de lui substituer l'appareil de photographie, grâce au système de maintien basé sur une vis au pas Kodak, dans les deux cas. Pour ceux qui ne disposent pas d'un agrandisseur et n'en ont pas l'usage habituel, il reste la solution d'en trouver un d'occasion et en fort mauvais état (donc de prix bas), pourvu que son support soit correct et c'est alors seulement lui que l'on gardera finalement.

Si le statif possédé est du type vertical, il sera particulièrement adapté à la reproduction de sujets plans (gravures, dessins, timbres...), de faible épaisseur (monnaies, camées...), et de tous autres objets similaires, mais toujours dans cette perspective en surplomb, qui peut ne pas être adéquate dans tous les cas (statuette...).

Les piges, quant à elles, sont des systèmes mécaniques de matérialisation de la distance de mise au point. Le modèle le plus simple est une banale tige qui se fixe au boîtier au niveau d'un raccord spécifique ou du pas de vis Kodak. Si cette tige est fixe, elle ne peut donner qu'une valeur unique de distance à respecter. D'où la nécessité de disposer alors de tout un jeu de ces tiges, pour s'adapter à un nombre suffisant de cas différents. Il peut aussi exister une tige télescopique et graduée, donnant, à elle seule, toute une gamme de réglages (et en continu cette fois).

Pouvoir se caler à la bonne distance du sujet n'est que la moitié du problème de la composition de l'image, car il reste encore à résoudre le besoin d'un cadrage conforme à son désir. La simple pige, sous la forme d'une tige, ne peut être d'aucune aide. Par contre, le cadre offre le moyen de maîtriser à la fois la distance de prise de vue et le champ de prise de vue. Le cadre se fixe comme la pige, sur l'appareil photographique, mais cette fois, le cadre en fil métallique fin (qui termine la tige qui lui sert de support) permet à l'opérateur de savoir exactement quand le plan principal du sujet est à la bonne distance, et de bien visualiser tout ce qui sera présent sur l'image.

Le cadre est-il supérieur à la simple pige ? Pas toujours, car son encombrement physique peut être une gêne, dans certains cas (animal craintif, accrochage dans les objets situés à l'avant-plan, etc.). Autre défaut, celui qui fait que le cadre est toujours de dimensions fixes, ce qui oblige à disposer de plusieurs d'entre eux pour faire face à différentes distances de mise au point. Ce qui implique qu'une version assurant toute une série de ces distances (progressives et en continu) est exclue.

L'optique

Certains objectifs disposent d'une plage de réglage de la mise au point descendant suffisamment bas pour que l'on puisse entrer dans la zone de la proxiphotographie, sans accessoire supplémentaire. C'est notamment le cas des optiques dites "macros" de 50 mm et de 100 mm qui sont conçues d'origine pour aller jusqu'au rapport de reproduction ½ (la taille de l'image est la moitié de celle du sujet).

Il faut noter au passage que ces objectifs macros sont spécialement optimisés pour donner des images de très bonne qualité aux courtes distances, contrairement aux optiques standards. De plus, les fabricants s'imposent souvent de concevoir et de fournir des optiques macros présentant des performances supérieures en matière de résolution, de contraste, de bas niveau des distorsions en tout genre (aberration de sphéricité, coma, vignetage, etc.).

Les lentilles additionnelles

Les objectifs classiques, et notamment ceux des boîtiers compacts ou télémétriques, ne vont pas aussi près. Il faut alors s'aider d'accessoires plus ou moins coûteux et délicats à mettre en oeuvre. Certains sont utilisables avec des appareils reflex mono-objectifs comme avec des appareils reflex bi-objectifs, et même avec des appareils compacts (avec ou sans télémètre, et à optiques fixes ou pas). Ce sont les lentilles additionnelles, constituées d'un verre optique convergent (ménisque, plan-convexe, convexe) dans le cas le plus simple, et d'une combinaison de verres (souvent un doublet achromatique) dans les versions plus perfectionnées.

Ces lentilles sont disponibles en diverses puissances optiques, assurant autant de gammes possibles de mise au point (en fonction de la focale de l'optique sur laquelle elles sont montées). Naturellement, ces accessoires sont fournis en différents diamètres pour s'adapter à celui du système de fixation (en règle générale, sur le filetage de fixation des filtres, placé devant la lentille frontale de l'objectif).

Si les lentilles additionnelles sont utilisées avec un appareil reflex mono-objectif ou bi-objectif, il suffit d'obtenir une image nette dans le viseur pour que la mise au point soit effectuée. Bien entendu, avec un reflex bi-objectif, il faut avoir un jeu de deux lentilles additionnelles identiques à chaque fois (une pour l'optique de prise de vue, et une autre pour l'optique du viseur). De plus, avec le reflex bi-objectif, se pose aussi le problème du décalage des axes optiques (entre l'objectif et le viseur). Certains fabricants ont abordé cette contrainte avec le recours à un système de lentille additionnelle de viseur pourvue d'un décalage par lame prismatique. Mais, cette solution n'est qu'approximative du fait de son effet fixe, quelle que soit la distance de prise de vue.

C'est le même procédé qui est utilisé avec certains appareils à télémètre, où chaque lentille additionnelle est insérée dans une monture portant également une lamelle prismatique qui vient se placer devant la fenêtre du télémètre, toujours pour compenser la parallaxe existant entre l'axe optique et le viseur optique.

Avec les appareils les plus simples (ni reflex, ni à télémètre), le travail se complique encore un peu plus. Cette fois, la pige ou le statif sont indispensables. Bien que l'on puisse essayer de se dépanner avec un pied photographique et un décimètre à ruban, pour des sujets totalement statiques. Si l'on travaille un peu au jugé (ni pige, ni cadre, ni statif), on commence par placer son appareil à la distance voulue, puis l'on consulte une table de mise au point (fournie avec le jeu de lentilles additionnelles) pour y lire la distance plan du film/sujet déterminée et en déduire à la fois le réglage de distance à reporter sur la bague de l'objectif (entre l'infini et son réglage minimum), et la ou les lentilles qui sont nécessaires. Après avoir monté cette ou ces dernières, on procède à la prise de vue. L'on peut également partir des dimensions voulues du champ de prise de vue (souvent fournies par les mêmes tables, ou bien calculables), pour en déterminer les divers autres paramètres nécessaires à leur obtention.

Avec le statif de reproduction couplé à un appareil non reflex et/ou sans télémètre, la parallaxe n'est plus un problème, puisque le centre optique peut être matérialisé sur le plateau, au moyen d'un simple fil à plomb tendu entre le centre de l'objectif et la surface horizontale placée en dessous. Pour la connaissance du champ de prise de vue, le choix de la ou des lentilles additionnelles, le réglage de la rampe de mise au point de l'optique, le calage de la distance plan du film/sujet, il faut recourir de nouveau aux tables pré-établies ou au calcul.

Avec les cadres, on choisit celui qui convient au sujet, et il ne reste plus qu'à obtenir les données manquantes (réglage de l'optique, choix de(s) lentille(s) additionnelle(s), etc.), toujours par les tables ou les formules mathématiques correspondantes. Et, il ne reste plus qu'à opérer, à la distance imposée par le cadre et sa tige de support. Même chose avec les piges, sauf que l'on ne dispose plus d'une référence précise, pour le cadrage.

Les tubes allonges

Ils sont le premier moyen de s'initier à la proxiphotographie. Notamment, du fait de leur prix plus bas que celui d'un soufflet. Le kit standard comprend trois tubes utilisables indépendamment, ou combinés deux par deux, ou tous ensembles. Toutes les combinaisons possibles, plus la plage de mise au point de l'objectif utilisé, donnent le moyen de faire la mise au point en continu entre deux valeurs extrêmes. Pour une optique macro de 50 mm, descendant au rapport 1:2, l'ajout d'un jeu de bagues allonges classiques offre la possibilité d'aller jusqu'au rapport 1:1.

Le soufflet macro photographique

Venant s'intercaler entre le boîtier et l'objectif, il ne peut donc être employé qu'avec un appareil à optiques interchangeables, le plus souvent reflex. Ce soufflet permet d'augmenter la distance (le tirage) entre le groupe de lentilles et la pellicule, au-delà de ce que permet la simple rampe hélicoïdale interne de l'objectif utilisé.

Cette forte augmentation du tirage n'est pas sans conséquences sur l'ouverture photométrique de l'objectif. Cette dernière est le rapport f/d, où "f" est la focale de l'objectif et "d" le diamètre utile du groupe optique (c'est à dire égal à la dimension physique des lentilles, à pleine ouverture ; ou bien égal au diamètre de l'ouverture du diaphragme, dans les autres cas).

Or, "f" est la distance focale de l'objectif quand il est réglé sur l'infini. Jusqu'à une distance de mise au point d'environ un mètre (ou un peu moins) pour un modèle de 50 mm, le déplacement en avant du groupe optique (et l'augmentation résultante de sa distance au film) est suffisamment faible pour ne modifier l'ouverture photométrique que d'une valeur assez basse pour être négligée.

Il n'en va pas de même quand ce tirage représente un pourcentage notable de la distance focale déterminée avec un réglage sur l'infini. Dans de telles circonstances, les valeurs de diaphragmes gravées sur la monture n'ont plus rien à voir avec la réalité. Si l'appareil utilisé dispose d'un système de mesure de l'exposition (automatique et/ou manuel), travaillant derrière l'optique (et/ou devant le film), ce phénomène est automatiquement compensé (de même que la présence de filtres, etc.). Si ce n'est pas le cas (cellule située sur le boîtier, ou cellule indépendante), il faut modifier les indications données afin de tenir compte du tirage, selon une formule mathématique classique, et facile à mettre en application.

Il est conseillé de n'utiliser qu'un soufflet à double rampe (à double crémaillère) de réglage. La première sert à doser l'extension ou la rétractation du soufflet, et donc à faire la mise au point. Tandis que la seconde commande le déplacement en bloc de l'ensemble boîtier/soufflet/optique, par rapport à la tête du pied photographique ou du statif, et donc règle la distance séparant le sujet du dispositif de prise de vue. Sans cette double possibilité de réglage, les manipulations nécessaires au cadrage et à la mise au point sont nettement moins faciles.

Avoir un soufflet macro (et une optique de qualité), permet aussi, et accessoirement, de faire de la duplication de diapositives (N&B ou couleur), de négatifs (N& ou couleur), de photo-montages dits "sandwichs", de procéder à un éventuel recadrage lors de cette copie. Sans oublier : la reproduction d'images, de dessins, de tableaux, d'épreuves sur papier photographique.

Les sources d'éclairage

La plus classique reste la lumière naturelle, qui peut être exploitée directement et donc sans artifices, ou bien modelée et dirigée au moyen de panneaux réflecteurs et d'écrans coupe-flux, tenus par des assistants ou posés sur des pieds. La lumière artificielle, si elle est employée, est plutôt issue d'un ou de plusieurs flashs, que de lampes survoltées dont le dégagement de chaleur peut vite être préjudiciable aux sujets fragiles, à commencer par tous ceux qui sont de nature biologique (animaux et plantes). De plus, leur emploi se limite aux prises de vues en intérieur, sauf cas spécial.

Pour l'emploi des flashs habituels, il doit bien être retenu que le nombre guide qui est fourni par le fabriquant, et qui permet de déterminer l'ouverture du diaphragme à afficher (en fonction de la distance au sujet, et de la sensibilité du film), n'est valable que dans une plage bien spécifique de distance. En proxiphotographie (et plus encore en macrophotographie) l'on est hors de cette plage.

Si l'appareil que l'on utilise est équipé d'un système de contrôle du flash, au moyen d'une cellule pouvant agir en mode flashmètre, et placée derrière l'objectif, toutes les rectifications nécessaires se feront automatiquement. Si l'on travaille avec du matériel ancien et/ou en mode manuel, il faut à la fois tenir compte du tirage de l'objectif, des éventuels filtres, et déterminer par essais préalables le nombre guide réel à la distance flash/sujet de travail.

Il existe aussi une variante de flash qui est tout particulièrement adaptée à la proxiphotographie (macrophotographie...) : le flash annulaire, qui se fixe sur la monture de filtre de l'objectif. Cette fois, l'on dispose d'un matériel spécialement conçu pour les prises de vues à très courte distance, avec un capteur de contrôle de l'exposition placé au plus près du sujet. Autre avantage, la forme circulaire du tube à éclair, ce qui donne des images très bien éclairées, uniformément et sans ombres portées. Si nécessaire, l'on peut ajouter un ou deux autre(s) flash(s), en mode asservi, pour mieux composer et compléter l'éclairage, en plus de la source frontale du flash annulaire.

Que le flash utilisé soit de type annulaire ou classique, mais dans les deux cas pourvu d'un "computer", autrement dit d'un calculateur automatique de la durée de l'éclair, l'on bénéficie alors d'expositions très brèves, qui "figent" le sujet et limitent les risques de flou de bougé. En effet, des durées d'illumination de l'ordre de 1/5000ème de seconde, voire de 1/50000ème de seconde sont tout à fait possibles.

Pour en savoir plus, sur ce sujet de la photographie à très grande vitesse d'exposition, il convient de se reporter au texte qui a été rédigé à ce sujet, l'ultra ralenti.

Article réalisé d'après une contribution d'hyperfocale.


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